Après une toute petite nuit, me re-voici d’attaque. Aujourd’hui, trois films à voir et l’immense satisfaction au réveil d’avoir pu réserver mes places pour Behind the Candelabra et La Grande Bellezza. La joie fût de courte durée puisque, à peine arrivée au Palais, j’apprends que le système de réservation est down et que mes tickets ne seront pas disponibles. Agacée et un peu fatiguée par cette organisation déplorable, je ne lâche rien et me mets à la recherche d’une invit’. Un petit panneau en main et on m’offre mon billet. Après Il Divo, j’ai hâte de découvrir le nouveau Paolo Sorrentino.
Les premières minutes m’auront complètement retournée. Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Puis, on découvre la vie de Jep Gambardella, mondain parmi les mondains qui fête son 65ème anniversaire. La beauté de ces premières minutes me scotcheront à mon siège et La Grande Bellezza se révélera être une somptueuse fresque qui m’envoûtera complètement entre chronique d’une vie complètement superficielle et réflexion existentialiste d’un homme qui ne veut plus faire ce qu’on attend de lui. 2h30 complètement fascinantes qui me hanteront encore longtemps après le générique de fin. Puissant, je parierais volontiers sur un Grand Prix…
Pas le temps de souffler qu’un Panini Italien plus tard (devenu mon repas quotidien obligatoire), je me présente déjà dans la file d’attente pour le Soderbergh. Ayant enchanté la critique ce matin, je veux savoir ce qui anime les foules.
Ma vie avec Libérace (Behind The Candelabra en VO) m’enchantera par son humour et son second degré totalement assumé. Racontant cette success story avec beaucoup d’intelligence, je reprocherais seulement au réalisateur de passer à coté de l’histoire d’amour pourtant bouleversante. Ma vie avec Libérace sera à mon goôt un peu trop léger et comique alors que le fond est profondément dramatique. Je retiendrais par contre l’immense performance d’acteur de Michael Douglas juste métamorphosé. Matt Damon, lui, prend énormément de risques et trouve ici un parfait rôle pour relancer une carrière un peu terne. Un prix d’interprétation ex-aequo pour les deux acteurs n’est pas impossible.
Fin des films pour l’après-midi, je peux enfin profiter des derniers rayons du soleil. Je trouve mon refuge sur la plage où se prépare la projection des Dents de la Mer ce soir. Pour faire patienter la foule qui attend déjà nombreuse, l’organisation nous passe du Daft Punk ; Get Lucky étant devenu l’hymne de nombreux festivaliers et assurément le mien.
Le soleil descendu, je m’active vers le Théâtre Debussy. Ce soir est projeté Les Salauds de Claire Denis et je ne veux pas manquer le rendez-vous. Il me faudra attendre 2 heures pour m’assurer une place. Une fois dans la salle, je me réjouis du spectacle ; autour de moi beaucoup de monde, et du beau monde, s’est donné rendez-vous. J’aperçois Costa Gavras, Jane Campion, Léos Carrax accompagné de Kylie Minogue mais c’est surtout la présence de Catherine Deneuve qui m’émerveillera le plus. Elle que je considère comme la plus belle et la plus charismatique actrice française. Voir en vrai celle qui m’a fait aimer le cinéma déclenche en moi beaucoup d’émotions. Claire Denis et ses acteurs (Vincent Lindon et Chiara Mastroiani pour ne citer qu’eux) montent sur la scène pour nous saluer avant le début des Salauds.
Bizarre expérience que ce film. Jamais cette année un film ne m’avait autant laissé perplexe et embrouillée. Je ne sais pas si j’ai complètement détesté ou si j’ai juste raté certaines choses. Très chabrolien dans son pitch et son idée, Les Salauds raconte comment un homme va chercher à se venger des abus sexuels de sa nièce. Étrange sujet pour une narration encore plus écliptique qui m’envoûtera autant qu’elle ne m’agacera. Je ressortirais de cette expérience confuse, ne sachant vraiment pas quoi en penser. Dehors, je croise Catherine Deneuve cigarette au bec. Mon cœur s’emballe. J’aimerais lui parler, lui dire que Les Parapluies de Cherbourg a changé ma vie et ma vision du cinéma mais je n’ose m’approcher plus. La prestance de cette immense dame m’empêchant toute action. Je me réjouis d’assister à ce moment quand, complices, la mère et la fille échangent sur le film.
La nuit devient alors douce et magique. J’hésite à rejoindre la Villa Schweppes et le concert qui doit être fou des Naïve New Beaters. Finalement, je reste sage et rentre à la maison. J’apprendrais d’ailleurs que la soirée fût annulée (comme beaucoup d’autres) en raison d’arrêtés municipaux. Pas de regret donc, d’autant plus que dans quelques heures j’ai rendez vous avec NRW et Ryan Gosling.
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Waou….elle fait bien vieille Real Housewives Catherine sur la photo quand même :/ Mais bon, j’aurais certainement été aussi incapable que toi d’aller lui parler tellement elle m’impressionne! Encore une belle journée bien sage et pleine de rencontres! :)