En voilà un dont on aura parlé depuis sa sélection (et même bien avant au final !). Gilles Lelouche revient à Cannes après avoir présenté hors compétition le très réussi Le Grand Bain. Cette fois-ci, direction la compétition officielle. Casting XXL, budget XXL, longueur XXL : l’évènement sera-t-il une réussite?

Il nous faudra pas longtemps pour rentrer dans le film. Une BO qui tambourine, des gueules d’anges Jackie et Clotaire, une plongée dans les années 80 avec ses cassettes qu’on enregistre pour l’être aimé, ses cabines téléphoniques et les VHS de papa qu’il ne faut pas toucher. Tout y est. Gilles Lelouche a relevé les manches et nous offre une déclaration d’amour au cinéma. Dans chaque plan, il y a une idée de mise en scène. Dans une flaque d’essence. Dans une cour de lycée. Aucun répis. Ça virevolte. Ça déménage. Ça fume. Ça s’encanaille. Ça castagne. Ça saute dans les rivières. La première partie du film est un clip géant dont on se délecte. Tout fonctionne (sauf le rajeunissement d’Alain Chabat). C’est parfois un peu trop mais la grâce de Malik Frikah et de Mallory Wanecque emportent tout sur son passage. Leur alchimie aussi. Jusqu’à une scène hallucinante sur les docs du Nord qui tire du côté de West Side Story version Spielberg et une scène de procès où Elodie Bouchez nous aura tiré les premiers frissons.

Après avoir passé autant de temps avec Clotaire et Jackie jeunes, retrouver les “grands” et stars François Civil et Adèle Exarchopoulos fait autant plaisir que bizarre. Plaisir parce qu’on les aime d’amour évidemment. Bizarre parce qu’on avait tellement aimé Malik et Mallory qu’on avait pas envie de les quitter. Et ce constat d’une cassure entre une première et une seconde partie (correspondant à deux époques différentes vous l’aurez compris) va provoquer une comparaison systématique entre tout. Et spoiler, la première partie est plus réussie. Même si… Même si Alain Chabat toujours tendre en père un peu dépassé mais toujours aimant. Même si Vincent Lacoste en nouveau bourgeois détestable. Même si les larmes d’Adèle. Même si une éclipse solaire. Une seconde partie donc un peu en dessous qui traîne un peu.

Mais on ne sait pas trop pourquoi ni comment, le pouvoir romanesque du film aura été plus puissant. On sort en se disant que “Bien c’est pas suffisant” qu’on veut tous rencontrer un Clotaire ou une Jackie pour vivre une histoire aussi intense. Et on se dit sutout, qu’ Adèle Exarchopoulos est la queen qu’elle pense être grâce !

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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