Aujourd’hui, tout le monde n’a qu’un mot à la bouche : Indiana Jones. Et oui, car le héros des années 80 est de retour pour dire au revoir à son personnage mythique et quoi de mieux pour faire ses adieux, que de présenter son film à Cannes, au Grand Théâtre Lumière.

Mais chaque chose à son temps. Pour l’heure, nous avons rendez-vous en Debussy pour découvrir le nouveau film de Monia Chokri, Simple comme Sylvain. Déjà hauteur du très sympathique La Femme de mon frère, on avait très envie de voir la comédie romantique de la réalisatrice québécoise. Sur scène, la réalisatrice s’exprime suite aux différentes polémiques qui agitent Cannes et défend l’idée d’un tournage bienveillant, sans violence et sans abus de pouvoir. On l’aimait déjà avant mais là, on est clairement amoureux. Et les choses ne vont pas changer avec la découverte de Simple comme Sylvain. Le film raconte l’histoire de Sophia dont la vie va prendre un nouveau tournoi lorsqu’elle rencontre Sylvain. Elle, en couple depuis 10 ans, professeur de philosophie, va être séduite par Sylvain, le manuel. Le film est d’abord une somptueuse histoire d’amour où le désir féminin est au centre de tout. Puis, petit à petit, on comprend que les deux mondes n’étaient pas prêts pour entrer en collision et qu’il est difficile d’oublier l’environnement social, même lorsque l’on aime. Passant par de nombreux chemins, le film est à la fois drôle, touchant, sensuel et terriblement cruel. Monia Chokri ayant le secret pour écrire des dialogues incisifs et passer d’un registre à l’autre avec beaucoup d’aisance. On est sous le charme.

Les amours non imaginaires de Monia Chokri, au Festival de Cannes | Le Devoir
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Il est désormais H-5 avant Harrison Ford. Autre ambiance loin d’Hollywood avec la découverte de Jeunesse de Wang Bing présenté en compétition.  Le documentaire raconte le quotidien de jeunes Chinois qui travaillent dans les ateliers de couture et vivant dans des cités dortoirs à quelques pas de leur travail. Évidemment, il sera question d’exploitation, de conditions de travail et de vie que le film montre sans porter de jugement tant les protagonistes n’ont pas l’air de si mal vivre leur condition. Alors, ils rient, ils vivent, ils flirtent. Comme n’importe quel jeunes gens de ce côté de la planète. Bien que le documentaire en impose, il est difficile de rester attentif face à ces 3 heures 32 dénuées de narration.

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Copyright 2023 House on Fire, Gladys Glover et CS Production

Dehors, il y a du monde. Jamais on aura vu autant de Fedora réunis au même endroit. Les fans attendent devant les marches, celui qui ne le sait pas encore recevra dans quelques minutes une Palme d’Or d’honneur. De notre côté, c’est un autre évènement qu’on attend : la présentation de Rosalie, nouveau film de Stéphanie Di Giusto avec deux lauréats des César 2022 : Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel. Rosalie est une femme à barbe. Cachée par son père, régulièrement rasée, elle va épouser Abel qui ignore tout de son secret. Une fois que le pot aux roses est dévoilé, des envies de liberté vont apparaître. D’abord accepter qui elle est. Puis faire accepter ce qu’elle est aux autres. Mais faut-il vraiment révéler ses secrets ?  Rosalie est un film magnifique sur la différence qui veut nous dire que le monstre n’est pas celui que l’on croit. Que la féminité ne s’arrête pas à quelques poils. Qu’il y a de la beauté partout. Grand film sur l’acceptation de soi, sur le regard des autres. La barbe est anecdotique. Le sujet est plus large. Un beau film sur l’empowerment féminin et sur le courage porté par une Nadia Tereszkiewicz sidérante de maturité. À ses côtés un Benoit Magimel encore une fois très juste. Il n’est pas impossible que l’on retrouve ces deux-là au palmarès des César 2024 !

Rosalie, le regard de Stéphanie di Giusto - Festival de Cannes
Copyright Marie-Camille Orlando – 2023 TRESOR FILMS – GAUMONT – LDRPII – ARTÉMIS PRODUCTIONS
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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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