Spencer est enfin disponible sur Prime Video en France, le court biopic de Lady Di avec Kristen Stewart dure 1h56, on revient dessus.
Le film est réalisé par Pablo Larrain, déjà derrière le biopic “Jackie” avec Natalie Portmann, il a dit faire une «fable, inspirée d’une authentique tragédie».
Mise en situation historique
Nous sommes à la veille de Noël, Diana conduit seule sa voiture décapotable en direction du “Pavillon de chasse” de la Reine Elisabeth II. Charles et Diana arrivent chacun séparément, le couple va déjà mal. Si vous avez vu la série The Crown, vous vous souvenez forcément de ce moment. Un séjour intense pour la princesse.
On retrouve une Diana, seule, perdue, pensive, triste, craintive. Elle fait tout pour repousser le moment où elle arrivera pour fêter ce Noël avec la famille Royale. Dès son arrivée, elle doit se soumettre à la tradition, la pesée royale… pour prouver qu’elle aura bien pris du poids et savouré son Noël alors qu’elle a tellement de mal avec son image et son poids justement. Rien ne va dans sa logique, il fait froid, mais impossible de faire monter le chauffage… et puis “L’autre” (Camilla) est déjà là, beaucoup trop présente et Diana n’en peut plus de cette relation, de son couple qui est faux et qui éclate.
3 jours et ça sera fini. Elle n’arrive plus à faire bonne figure, tout ce cérémonial, ces non-dits, ces traditions, c’est trop.
Lady Di, un biopic de plus !
Entre The Crown, les documentaires, la comédie musicale et la version avec Naomi Watts, on baigne dans l’histoire de Diana depuis quelques mois. Le conte de fée raté dont les tabloïds se sont nourris et dont le public continue de raffoler des années après sa disparition.
Spencer se concentre sur quelques jours, sur la crise avant l’explosion, sur une jeune femme qui hurle à l’intérieur, dans un monde qu’elle n’arrive pas à adopter. La contrainte de sa vie, de l’étiquette, du protocole, sa relation à 3 avec l’ombre de Camilla sur ce qui aurait pu être une belle histoire d’amour.
Le film retrace en moins de 2h le drame de Lady Di, incarnée par la brillante Kristen Stewart. On reconnait le style vestimentaire, la coupe de cheveux et l’innocence dans ses gestes. Elle incarne très bien la femme perdue, craintive, qui hésite entre se battre et lâcher les armes. La mère aussi, avec ses deux jeunes fils et leurs discussions passé/présent/futur.
Le film prend des libertés avec l’Histoire pour offrir un héritage honnête et humain sur Lady Di. On est clairement de son côté. Et tout comme avec The Crown, j’ai eu envie de la kidnapper pour la sortir de cet enfer. Là où on lui retire tout ce qui la rend stable, qu’on fait tout pour la faire disparaitre, pour la plier et lui retirer sa liberté.
Lady Kstew resplendissante
Incarner un personnage public, une femme dont l’image a été volée pendant des années, ce n’est pas le plus simple. Kristen Stewart se plie bien à l’exercice, sortant ses visages les plus durs et sombres, exposant la douleur, parfois les yeux débordant de larmes et parfois plus absente que jamais.
Renfermée, puis spectaculaire, tantôt intense puis effacée. J’ai vraiment beaucoup aimé sa prestation, mais j’ai eu un coup de peur au début du film. La première scène quand elle est perdue elle parait “idiote” un instant mais c’est vite oublié par la suite.
Le film a une ambiance sombre, à la limite d’un film noir, même hitchcockien. Les violons, les couleurs, on est dans une ambiance de paranoïa. Beaucoup de gros plans sur le visage de la princesse, même quand elle se déplace. Durant tout le début du film, on ne voit pas le reste de la famille Royale, elle est comme seule dans leur monde.
Et puis, finalement, elle n’est plus seule, elle est surveillée, elle ne peut plus être. Elle ne veut plus que sa liberté. Je l’ai trouvée réellement touchante tout le long. Le reste de la distribution est aussi excellent avec Timothy Spall, Sally Hawkins, ou encore Sean Harris.
Un Huis-Clos Royal
C’est donc cela, trois jours, enfermée avec elle et avec eux. Trois jours qu’il faut prendre comme un drame et pas un biopic historique, car on ne saura jamais. Un film qui parle de solitude, d’enfermement, de besoin de liberté. Un film qui essaye aussi de dépeindre la violence psychologique que Diana a pu subir, elle si jeune et pas prête à se plier à la tradition, à la contrainte de cette vie royale.
On est loin de l’image de la jolie princesse tout sourire des médias, de celle tant aimée dans le peuple, de sa douceur et son amour pour le public. Très loin de l’image extérieure et plus proche de ce que l’on imagine être une relation ratée, forcée, dans un monde qui n’est pas le nôtre.
Le film ne renverse rien, n’apprend rien de particulier, mais la mise en scène et l’interprétation sont vraiment excellents. J’ai passé un moment assez dur en émotion et en tristesse face à l’épuisement de Diana. Kristen Stewart, déjà 20 années de carrière, continue de tracer sa route et montrer ses capacités d’adaptation sur des rôles féminins complexes et dramatiques.
Surtout n’oubliez jamais que derrière les apparences d’une belle vie, peuvent se cacher les pires drames.