Cette année, nous avons pris une nouvelle habitude. Voir les films tard pour éviter la séance de 8 h 30. Aussi, même si on se couche tard, on peut un peu plus dormir le matin et démarrer la journée avec un premier film à 11 h.
C’est le cas aujourd’hui avec le premier film du jour : De son vivant d’Emmanuelle Bercot. Choix évident suite aux retours dithyrambiques de la veille et à la présence de Catherine Deveuve dont l’accident est survenu sur ce tournage.
De son vivant raconte l’histoire de Benjamin, un homme de 39 ans qui a été diagnostiqué d’un cancer incurable. Professeur de théâtre, il va lutter pour retarder l’échéance, entouré de sa mère et soigné dans un hôpital dont la philosophie est l’empathie et le positif.
Si le film part bien, et qu’on sourit complice à la volonté de rester léger de Benoit Magimel, il se prend très vite les pieds dans le tapis. La faute à une mise en scène trop appuyée et à un manque de finesse pour aborder ce sujet, si difficile à traiter. Les ficelles sont grosses et le côté mélo du film est assez embarrassant. Jusqu’à retrouver un fils non reconnu en Australie ou imaginer une relation avec une infirmière. Heureusement Benoit Magimel et Catherine Deneuve sont là pour donner au film un peu d’intérêt. Pour le reste on repassera.
Comme on est curieux (et très fan de Mademoiselle Deneuve) direction la conférence de presse du film. Tout le monde est là et certains éléments offrent un nouveau regard sur le film. Notamment le fait que le cancérologue du film n’est autre qu’un véritable cancérologue qui exerce à New-York avec les mêmes méthodes de travail. On découvre aussi que l’ensemble du casting a été bousculé par le sujet du film et que grâce à lui ils ont désormais une façon de voir la vie plus positive et plus urgente.
Aujourd’hui, petit programme pour cause de Finale de l’Euro et d’un film de la compétition qui dure 3 h sur lequel on aura fait l’impasse (Le japonais Drive My Car qui apparemment a marqué les esprits). Du coup, direction la Quinzaine des Réalisateurs pour un documentaire qui fait l’unanimité : Retour à Reims. Le film est l’adaptation de l’essai éponyme qui raconte comment la mort d’un parent va pousser le narrateur à revenir dans sa ville natale et interroger sa famille sur son histoire. Le documentaire prend la forme d’une formidable quête d’identité personnelle et universelle puisque au travers de ce récit, c’est l’histoire de la classe ouvrière et des fractures sociales qui sont racontés. Retour à Reims est passionnant et permet de mettre en parallèle un passé de col bleu et les différentes crises qui secouent la France en 2021. Un documentaire important qui donne à réfléchir sur la promesse d’égalité à la naissance et des mécanismes de mimétisme entre génération. La voix d’Adèle Haenel apporte au propos toute sa force politique. Saisissant !