Après le fantastique Persepolis, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud reviennent avec un Poulet aux Prunes appétissant mais qui manque quelque peu de saveur.
Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le goût de vivre. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d’attendre la mort. En espérant qu’elle vienne, il s’enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuse, qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l’ange de la mort, et nous révèlent l’avenir de ses enfants… Au fur et à mesure que s’assemblent les pièces de ce puzzle, apparaît le secret bouleversant de sa vie : une magnifique histoire d’amour qui a nourri son génie et sa musique…
4 ans après l’insolant Persepolis, on attendait beaucoup du retour de la paire Satrapi-Paronnaud tant ils avaient touché la grâce en proposant leur vision drôle et décalée de la révolution Iranienne. Alors quand on voit la bande annonce, le casting et le sujet du film on se dit qu’ils nous remettent ça. Alors les espoirs sont grands et le résultat un peu décevant.
La plus grande force de Poulet aux Prunes réside dans sa forme à mi chemin entre film de fiction et conte enchanté. On pense au Fabuleux destin d’Amélie Poulain tant ses personnages, ses dialogues et ses décors sont enchanteurs. Poulet aux Prunes est ainsi doté d’un esthétisme époustouflant. Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud nous prouve qu’ils ont beaucoup d’imagination et une volonté de toujours proposer un cinéma novateur.
Au delà du simple conte, Poulet aux Prunes est aussi une merveilleuse histoire d’amour mais pas entre deux époux mais entre Nasser Ali et son amour de jeunesse Irâne. Emprisonné dans son mariage, Nasser Ali se réfugie dans sa musique et lorsque dans un excès de colère sa femme brise le violon il n’a alors plus aucune raison de vivre. Ce sont ces deux histoires d’amour qui sont au cœur du film, l’une pour une femme perdue l’autre pour la musique. Et malgré la légèreté de la mise en scène et le ton bien cynique du scénario on est profondément touché par le mal-être de Nasser Ali et sa solitude sans fond.
Alors que les intentions sont bonnes, le film s’enlise très vite faute d’un rythme très décousu. Les flashbacks et flashforwards ne servent pas vraiment à Poulet aux Prunes et le cantonne plutôt à une sorte de petites scènes qui mises bout à bout ne racontent au final pas grand chose. A force d’être sans arrêt dans le passé ou le futur, on perd l’essence du film : la vie. Et malgré un début du film haut en couleur, Poulet aux Prunes se perd quelque peu en chemin et il est parfois difficile de garder les yeux grands ouverts.
Et force d’user d’artifices, de jeux de lumières, de fumées et de décors en carton pâte on a beaucoup de mal à voir dans ce Poulet Aux Prunes une once de sincérité. On ne croit pas une seule seconde à l’histoire, les personnages secondaires sont très anecdotiques et le film manque vraiment de relief. A force de brouiller les pistes, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud nous perdent en chemin et quitte à chacun de retrouver la route !
Même si ce Poulet aux Prunes est bourré de qualités tant au niveau du concept que du sujet on a du mal à rentrer dans l’histoire et à se l’accaparer. On ressort pourtant du film avec une folle envie de tomber amoureux et de vivre sa vie en grand.
M.
2 Comments
Ce soir “Poulet aux prunes” est diffusé sur Canal+, je tombe donc sur ton article et comme tu le dis de part le fait qu’il y est un mélange de conte enchanté et de fiction j’ai adoré ce film. Par contre moi contrairement à toi j’ai très vite été prise dans l’histoire. Résultat je le re-regarderais bien mais je ne possède pas CANAL+ (zuuut)
Merci pour cet article en tout cas :)
http://www.parcequelalalove.blogspot.com
Ce soir “Poulet aux prunes” est diffusé sur Canal+, je tombe donc sur ton article et comme tu le dis de part le fait qu’il y est un mélange de conte enchanté et de fiction j’ai adoré ce film. Par contre moi contrairement à toi j’ai très vite été prise dans l’histoire. Résultat je le re-regarderais bien mais je ne possède pas CANAL+ (zuuut)
Merci pour cet article en tout cas :)
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