Après une saison 1 absolument géniale, Girls est de retour en DVD pour une nouvelle saison. Passé la surprise de la nouveauté et de la découverte des personnages, Girls parvient-elle à maintenir le rythme ?

Copyright Home Box Office (HBO)

Girls c’est l’histoire de quatre copines New-Yorkaise qui viennent de quitter l’adolescence, mais qui ne sont pas encore adultes. Girls c’est d’abord l’histoire de Hanna, plus ou moins écrivain, pas franchement équilibrée ou sensée, qui peine à joindre les deux bouts depuis que ses parents lui ont coupé les vivres. Sa meilleure amie et ex-colocataire, Marnie, vient de rompre avec Charlie et commence, elle aussi, à se laisser dépasser par les événements. Jessa connue pour son imprévisibilité vient de se marier alors que sa cousine Shoshanna vient enfin de se trouver un copain… Ensemble, elles expérimentent drogues, aventures d’un soir, fêtes alors que chacune tente de trouver sa voix.

Girls reprend exactement là où on l’avait quittée. Hanna vient de se trouver un nouveau colocataire en la personne de son ex devenu gay et son petit monde continue de s’agiter autour d’elle. Déjà un premier constat se fait au bout de quelques épisodes : la saison 2 de Girls sera plus sombre, plus noire et moins “fun” que la première. L’amitié entre Hanna et Marnie en prend un coup, Hanna sombre petit à petit dans les troubles du comportement quand Jessa commence à se faire rattraper par ses démons. Seule Shoshanna semble tenir encore sur ses pattes (quoique…). Comme elle aime le répéter, Lena Dunham est bien le porte-parole d’une génération, l’autre voix de la jeunesse New-Yorkaise.

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Très loin des paillettes d’un Gossip Girl ou d’un Sex and the City, Girls détonne toujours autant par sa liberté de ton et son regard très cynique sur la jeunesse américaine. On est loin, très loin des standards américains qui voudraient que nos héros vivent dans l’upper east side dans des appartements sublimes et dépensent sans compter. On est loin aussi des personnages très beaux et très classes qui nous font rêver et à qui on voudrait ressembler. En ce sens, Girls est sans doute la série qui va nous parler le plus, tant ses héroïnes semblent proches de nous tant par leur âge que par leurs galères. Et oui, car Girls raconte toujours le quotidien de filles lambdas qui galèrent pour trouver un mec ou un boulot, qui tentent de le garder (mec ou boulot, même combat) sans tout faire foirer au bout d’une semaine. Girls soulève aussi tout au long de ses épisodes des questions relatives au difficile passage à l’âge adulte, aux relations avec les amis ou la famille et à l’affirmation de soi.

Cette saison 2, plus sombre et trash, n’en oublie pas de hautes volées de fun (cet épisode inoubliable dans lequel on suit Hanna et Elijah en boite de nuit est juste une bombe). Des moments absolument géniaux qui viennent se greffer à des séquences d’une poésie et d’une sensibilité attachante. D’un bain partagé entre Hanna et Jessa à cet épisode touchant la grâce dans lequel Hanna clame en pleure qu’elle veut en fait être comme tout le monde, on aura ressenti dans cette saison 2 de bien belles émotions. Rarement une série ne nous aura autant parlé et autant ému.

Si on adorait le cheminement de cette nouvelle saison et le parti pris de la sensibilité qui l’emportait sur le trash, la fin de saison nous aura par contre assez déplu. Là où Girls devrait s’arrêter et avancer gentiment, elle appuie sur les traits pour les grossir jusqu’au ridicule. On découvrira ainsi que Hanna souffre de TOC comme un cheveu sur la soupe pour finalement comprendre qu’elle est définitivement dépressive. Une surenchère pas franchement nécessaire qui vient plomber un propos. On ressortira de cette saison 2 complètement épuisée en espérant que la 3 vienne quelque peu apaiser nos jeunes héroïnes.

L’intégrale de la saison 2 est disponible en DVD depuis le 04 Septembre 2013 (Warner) au prix de 19,99 €.

 

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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