Si vous me connaissez un peu, vous devez savoir que je suis, à peu de choses près, un assez beau cliché bobo. Je vis dans le 3ème, voue un culte à Jacques Demy et à Sofia Coppola et écoute une quantité de choses que mes amis aiment qualifier “de musique obscure”. Pourtant, au hasard d’un voyage en Corse et d’une soeur fan depuis la première heure, j’ai eu l’occasion d’écouter le dernier album de Christophe Maé. Et si avant les “On s’attache” ou “C’est ma Terre” étaient prétexte à chanter (faux) dans la voiture, je dois aujourd’hui me confesser : Christophe Maé c’est en fait pas si mal !
Je vous vois déjà tombé des nues et vous sentir dupés par ma confession. Ou est donc passé la Marine qui crache sur tout ce qui est “commercial” et n’écoute que ce qui sort de la sélection des Inrocks ? Figurez-vous qu’elle n’est pas très loin et rêve toujours de vivre Coachella un jour mais que voulez-vous, aujourd’hui elle a du Christophe Maé sur son iPod…
Difficile alors d’expliquer pourquoi cet album me plait plus que les autres. Peut-être est-ce simplement parce que c’est la première fois que j’écoute un album de Christophe Maé en entier. Peut-être est ce certainement parce que Je veux du bonheur est un (ha j’ai presque du mal à l’écrire) très bon album. Si on oublie les très radiophoniques et tubesques Tombé sous le charme et Je veux du bonheur, l’album comporte de bien beaux morceaux. Christophe Maé que l’on connait pour ses chansons ultra-légères et très dansantes se révèle ici vrai compositeur. Et force est de constater que ses textes sont loin d’être minables ou pauvres ! Charly ou La Poupée sont paradoxalement très forts et porteurs de message que l’on ne soupçonnait pas de la part du chanteur de Carpentras.
Comme à son habitude, Christophe (oui on est intime maintenant) nous parle d’amour, de ses racines roots mais aussi du temps qui passe ou de l’absence des êtres aimés. Ayant puisé son inspiration au fond de la Nouvelle Orléans, Christophe Maé n’en oublie pas de nous parler de l’ouragan Katrina et de ses victimes lors de A l’abri (mon morceau préféré de l’album). Si côté paroles, on sent une vraie recherche, il en est de même d’un point de vue purement musical. Le chanteur oublie un peu son harmonica et sort les cuivres pour un album qui se veut beaucoup plus riche que ses prédécesseurs. On sent que Christophe Maé a voulu bien s’entourer et c’est une excellente nouvelle. Alternant continuellement tubes calibrés pour le live et la fête (Ma Jolie) à des ballades plus tranquilles presque mélancoliques (L’automne, L’olivier), Christophe Maé prouve qu’il sait, presque, tout faire. Parfois rock, parfois plus jazzy il y a dans ce Je veux du bonheur de nombreuses influences.
N’allez pas croire non plus que Christophe Maé révolutionne sa musique et entame un virage fulgurant mais si vous n’êtes pas encore irrité par la voix cassé de l’ancien chanteur du Roi Soleil vous devriez apprécier ce nouvel opus à sa juste valeur. D’ici là je vous retrouve au Palais des Sports pour vérifier ce que donne cet album en live ! Quoi que je ne suis pas sure d’assumer pleinement d’aller à un concert de Christophe Maé…
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C’est marrant, j’ai tendance également à ne pas assumer non plus le fait que je l’ai déjà vu en concert ce monsieur…et que j’avais adoré ! C’était avant le succès de son premier album solo et dans une toute petite salle, mais il était ultra créatif sur scène, et assez impressionnant dans sa maitrise de nombreux instruments et de sa voix alors qu’il a tendance à sauter partout et bouger beaucoup. Bref, moi aussi j’ai un peu honte de le dire, mais oui, il y a du bon dans Chritsophe Maé! :D