Quand le plus talentueux des cinéastes italiens s’aventure sur le terrain de Silvio Berlusconi, l’excitation est totale. Ce film a logiquement marqué l’année cinéma passée. Silvio et les autres est disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 6 mars en exclu dans les magasins Fnac, et sera en DVD et Blu-Ray le 7 mai dans les autres boutiques et il est signé du formidable Paolo Sorrentino.
Il a habité nos imaginaires par la puissance de son empire médiatique, son ascension fulgurante et sa capacité à survivre aux revers politiques et aux déboires judiciaires. Il a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral après la chute du communisme. Entre déclin et intimité impossible, Silvio Berlusconi incarne une époque qui se cherche, désespérée d’être vide.
LE FILM
Le titre aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Silvio et les autres. Un prénom plutôt qu’un nom. C’est exactement ce que va raconter le film. L’homme dans son intimité. Les autres en reflet de la société italienne. On attendait un portrait décadent, un film qui ferait trembler l’Italie.
Le nouveau bébé de Sorrentino est en ce sens une petite déception. Pendant plus d’une heure, le film va montrer des individus arrivistes, plus infectes les uns que les autres. Fous d’administration pour Berlusconi et prêts à tout pour arriver à leur fin. A côté, Silvio passerait presque pour un saint…
Fort heureusement la seconde partie va s’avérer être plus audacieuse. On découvre un homme de 70 ans qui s’ennuie dans sa somptueuse propriété, tente de sauver son mariage et se montre aussi un grand-père facétieux. Dans cette partie, Toni Servillo s’avère parfait 10 ans après avoir incarné un autre grand politique italien, Giulio Andreotti dans Il Divo. Face à ce personnage haut en couleur, Toni Servillo y apporte mesure et démesure. Très humain quand il incarne humain, froid et hautin quand il prend les traits de Berlusconi. Un rôle (et en personnage) sous deux facettes difficile à incarner (et à filmer!) mais qui prend toute sa grandeur devant la caméra de Sorrentino. Sorrentino qui se régale et réalise à nouveau un film clipeste.
On est loin de la perfection de La Grande Bellezza mais on est ravis de retrouver le regard pop presque rococo du réalisateur italien ! En soi, un bon film à voir !
LE DVD
Avant toute chose, sachez quand vous regardez un Sorrentino l’image est au coeur de tout. Le DVD y rend bien heureusement justice avec un grain clair, de très beaux contrastes et des profondeurs de champs vraiment impressionnantes.
Une édition sublime qui rend justice au travail de maquillage sur Toni Servillo et au travail de Sorrentino. Rien à dire côté son non plus où la version italienne est pure réjouissance.
Côté bonus, on trouvera un making off du film d’une durée de 16 minutes. Ni plus ni moins.
Pour tout savoir sur le film, RDV sur le site et la page Facebook de Pathé Distribution.