Vendredi soir avait lieu la 39ème nuit des César en direct du théâtre du Châtelet (diffusée en direct et en clair sur Canal + et http://www.canalplus.fr/ et à revoir sur le site dédié) . Une fois encore, nous avons réussi à nous faufiler pour vous faire vivre de l’intérieur ce grand rendez-vous du cinéma français. Alors « en vrai » c’est comment?

Il est à peine 19h au Châtelet que déjà l’ambiance est folle. Des gens derrière des barrières qui hurlent, des photographes qui jettent des « Bérénice » par là  « Guillaume Guillaume » par ci et un millier d’invités endimanchés qui après avoir jeté leur manteau au vestiaire se rendent au cocktail. A chaque étage on peut boire (beaucoup et des TRES bonnes choses), manger (tout autant et le palais appréciera chaque bouchée) et discuter de cinéma surtout. On croise du monde, peine à distinguer les « gens connus » des « invités classiques » et on s’amuse aux pronostics. Après deux-trois coupettes on quitte la terrasse sur le toit pour assister à l’arrivée des stars sur le plateau aménagé de Laurent Weil. Une petite place derrière la vingtaine de photographes présente et nous voilà bien installé pour suivre les arrivés. Et là c’est un festival. Agnes Verda, Guillaume Gallienne, André Dussollier, Mathieu Amalric Sara Forestier, Vincent Macaigne, Marine Vacth, Françoise Fabian, Scarlett Johansson, Pierre Niney, Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux, Quentin Tarantino, Bérénice Bejo, Michel Hazanavicius et même Julie Gayet (dont la seule présence était un événement) défilent devant nous ! Là, on ne sait plus où donner de l’oeil ! On profitera de ce moment pour échanger deux mots avec Sara Forestier pour lui avouer le choc que fut Suzanne et lui souhaiter tout le bonheur pour la cérémonie. Adorable comme on l’imaginait, elle nous remercie chaleureusement et nous dit de ne pas “trop espérer” quand même ! Après ces moments riches en émotion, il est l’heure pour nous de rejoindre nos sièges, la cérémonie n’allant pas tarder à débuter !

Confortablement installé au premier balcon, on commence à trépigner d’impatience. 21H la cérémonie commence alors. François Cluzet est là pour nous accueillir et nous faire sentir comme à la maison. Son discours donne déjà le ton de la soirée, la polémique qui agite aujourd’hui le monde du cinéma autour du statut des intermittents s’invite comme on s’y attendait aux Cesar 2014 ! François Cluzet nous livrera un discours classe et humble en guise d’ouverture du bal. François Cluzet en président on dit oui ! Puis c’est au tour de Cécile de France de faire son apparition. La belge ose des choses et tentera (non sans mal) d’offrir à la cérémonie une dose de modernité et de fraicheur. Sur son numéro chanté et dansé, on se dit qu’elle a eu le mérite d’essayer quelque chose même si derrière tout n’est pas parfait… Un essai de bonne augure pour les années suivantes ?

Pas le temps de trop s’éterniser, voici l’heure de remettre les premières récompenses. Après un discours touchant de Bérénice Béjo, l’incroyable Adèle Exarchopoulos vient chercher son César du Meilleur espoir féminin. Une évidence même si Marine Vatch méritait cette distinction ! Pas de surprise non plus, quand Guillaume Gallienne reçoit le César du Meilleur Premier Film pour les Garçons et Guillaume, à table !. Si la soirée se lance de la plus belle des manières avec de très belles interventions de Zabou Breitman, Audrey Fleurot (une déclaration d’amour à Mathieu Amalric qu’on est pas prêt d’oublier) Pierre Niney (meilleur moment de la soirée avec son Casting où on découvre ses talents d’imitation) ou Stéphane de Groodt le rythme ralentira sur la fin… Cécile de France en maîtresse de cérémonie assure le job mais on a l’impression que ses interventions manquent de liants. Aussi la cérémonie parait découpée tant ne se dégage pas une harmonie générale. Un constat qui laisse beaucoup de regrets tant Cécile de France avait les idées et apportait une vraie fraicheur ! Bref, l’essentiel n’était pas là.

Si côté lauréat, on est ravi des prix remis à Pierre Deladonchamps, Niels Arestrup (même si dans la même catégorie on aurait adoré voir primé François Damiens) Adèle Haenel (pas très à l’aise au moment de recevoir son prix qui se transforme en coming out), Alabama Monroe, Sandrine Kiberlain (énorme surprise mais belle surprise dans la catégorie la plus relevée) et Guillaume Gallienne on a du mal à digérer l’oubli de la Vie d’Adèle ! Pas que le sacre de Les garçons et Guillaume, à table !, soit injustifié, loin de là, mais après la Palme d’Or cannoise et l’immense succès du film, on s’attendait à un peu plus côté récompense. Bien sur, on comprend le vote sanction contre Kechiche (d’ailleurs grand absent de la cérémonie…) mais de là à l’oublier côté Meilleur Film… Enorme surprise donc qui vient prendre à revers tous les pronostics ! Enfin, même si on est déçu pour le film qui méritait mieux qu’un Espoir Féminin, on se dit qu’il n’avait pas besoin de ça et qu’il n’en reste pas moins bouleversant et l’un des tous meilleurs films français de ces dix dernières années ! On regrette également d’avoir remis à Guillaume Gallienne le César du meilleur premier film et celui du meilleur film dans la mesure où le premier prix sera vite oublié… Dommage pour les autres candidats à qui ce prix aurait été bien utile.

La cérémonie se termine alors, il est l’heure pour nous de quitter ce petit cocon qui nous allait pas si mal. Dans les escaliers on croise Déborah François, Antoine De Caunes et des dizaines de malheureux nommés repartis bredouilles. Dehors, les professionnels et les artistes prennent bus et voitures pour continuer la fête. On croise Mathieu Amalric en toute simplicité rejoindre son scooter et Benoit Magimel se prêter au jeu des selfies. L’ambiance est bon enfant et la déception des lauréats s’évanouie déjà. Nous on attend devant le théâtre pour l’instant incapable de partir si vite. Comme si nous ne voulions pas revenir à la réalité tout de suite. On debrief, on échange sur nos impressions et on continue de garder les yeux grands ouverts. Le rêve est maintenant terminé mais que ce fut beau ! Et malgré des déceptions, on n’est pas prêt pas d’oublier cette nuit…magique !

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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