Tu sais ce moment où tu découvres une histoire vraie tellement forte que tu te demandes pourquoi tu ne la connaissais pas déjà ? C’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant White Only, la bande dessinée signée Julien Frey et Sylvain Dorange, parue chez Glénat. Et si je t’en parle aujourd’hui, c’est parce que cette lecture m’a vraiment marquée.

White Only, c’est la biographie d’Althea Gibson, première femme noire à remporter un tournoi du Grand Chelem. On est dans l’Amérique des années 1940-50, en plein cœur de la ségrégation raciale. Autant te dire que le tennis, ce n’était pas vraiment un sport accessible à une jeune fille noire de Harlem. Et pourtant…

Une héroïne de l’ombre, un modèle de résilience

Althea, c’est une battante. Une gamine qui préfère jouer dans la rue plutôt que d’aller à l’école, mais qui se révèle être une prodige de la raquette. Grâce à des rencontres décisives et une volonté de fer, elle va gravir les échelons du tennis, d’abord dans les circuits réservés aux Noirs, puis, enfin, dans les grands tournois… jusqu’à remporter Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open. Rien que ça.

Mais ce que j’ai adoré dans la BD, c’est que l’histoire ne se limite pas à une succession de victoires sportives. On découvre une femme entière, complexe, parfois difficile à suivre, mais toujours fidèle à elle-même. Une héroïne qui lutte contre le racisme sans forcément vouloir devenir un symbole, qui avance sans concession, raquette à la main.

Un récit puissant au dessin expressif

Le style graphique de Sylvain Dorange est très particulier : des visages expressifs, un trait stylisé, des teintes chaudes comme la terre battue. Au début, ça peut surprendre, mais très vite, on se laisse embarquer. Les scènes de match sont super bien rythmées, on sent l’effort, la tension, le mouvement. Et les moments plus intimes sont tout aussi touchants, parfois même déchirants.

Côté narration, Julien Frey va droit à l’essentiel. Il nous donne à voir les grandes étapes de la vie d’Althea, sans jamais tomber dans le pathos. C’est fluide, documenté, et on en apprend énormément, sans que ce soit jamais lourd ou didactique. Bref : une réussite.

La BD parle autant de sport que d’émancipation. Althea Gibson, c’est un modèle de courage qu’on aurait tous et toutes dû apprendre à l’école. Et puis cette BD nous rappelle que le racisme systémique, les inégalités et les barrières sociales ne sont pas des concepts abstraits, mais des réalités vécues par des personnes bien réelles. Ça fait du bien de découvrir une figure féminine forte et déterminée, qu’on n’a pas encore vue mille fois sur tous les écrans.

White Only est une BD à mettre entre toutes les mains. Que tu sois fan de tennis ou pas, cette histoire d’une femme qui a forcé les portes d’un monde qui ne voulait pas d’elle vaut le détour. Une belle lecture, poignante, inspirante, et qui mérite d’être partagée. Allez, fonce!

Author

Blogueuse spécialisée dans les écrans. Partage son temps entre les bouquins, les jeux vidéo, les séries TV, le cinéma et les podcasts.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Pin It