Je ne sais pas vous, mais moi je commence à en avoir marre de ces films vendus comme des comédies stylées, ultra-connectées, qui finissent par ressembler à une parodie d’eux-mêmes. Banger, le film de So Me en est l’exemple parfait. On aurait pu avoir une satire fine sur l’industrie musicale et le culte de la hype. À la place ? Une caricature épuisante d’un monde qui se regarde le nombril… et encore, sans recul.

Cassel en DJ has been : la seule vraie idée du film

Vincent Cassel campe ici Scorpex, un ex-DJ de la French Touch largué par le monde d’aujourd’hui. Il traîne sa nostalgie dans des clubs où on ne veut plus de lui, jusqu’à ce qu’une agente de la DGSI (Laura Felpin, qui fait ce qu’elle peut) le recrute pour infiltrer son jeune rival, Vestax (Mister V), star montante des platines soupçonnée d’avoir les mains dans des affaires louches.

Dit comme ça, pourquoi pas ? Mais Banger ne sait jamais sur quel pied danser : comédie absurde ? Film d’espionnage parodique ? Satire générationnelle ? Résultat : c’est un peu tout ça à la fois… et surtout rien du tout.

Steve Ney/Netflix

Une mise en scène sans âme et une bande-son qui n’en est pas une

Difficile à croire, mais malgré son pedigree électro et ses visuels soignés, So Me ne parvient jamais à insuffler du rythme ni du style à son film. Les scènes de clubs sont froides, les enchaînements mous, et la musique – censée être le cœur du sujet – est reléguée en fond sonore, sans jamais exploser.

Tu te souviens du film Eden de Mia Hansen-Løve ? Il respirait l’amour pour la scène électro. Ici, on a surtout l’impression d’un hommage maladroit, presque moqueur. Pire : on s’ennuie.

Des acteurs perdus dans un délire sous-écrit

Vincent Cassel donne tout dans son rôle de loser magnifique. Mais même lui ne peut sauver un scénario qui aligne les clichés : le DJ has been, la fille artiste complète (mais creuse), le rival arrogant… On est plus proche d’un mauvais sketch que d’un film d’1h30.

Quant à Mister V, pourtant charismatique ailleurs, il est ici sous-exploité. Laura Felpin, Nicolas Maury, Panayotis Pascot, Déborah Lukumuena… le casting est cool sur le papier, mais personne ne semble vraiment savoir ce qu’il fait là. Le résultat se fait sentir, tout le monde à l’air paumé dans le scénario.

Steve Ney/Netflix

Banger essaie de rire d’un monde de l’image, des likes et des egos… mais finit par en être le pur produit. C’est un peu comme si le film s’était fait piéger par son propre sujet. Résultat : on se retrouve avec un objet lisse, sans fond, à peine drôle, jamais émouvant, et surtout très oubliable.

J’ai rematé 2 fois la fin, histoire de vérifier que je n’avais pas raté un truc. Non, ça tombe à plat.

On attendait un feu d’artifice visuel et sonore. On a eu une étincelle qui s’éteint en plein vol. Déception.

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Blogueuse spécialisée dans les écrans. Partage son temps entre les bouquins, les jeux vidéo, les séries TV, le cinéma et les podcasts.

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