Vaste projet que celui de Sébastien Tellier et son Alliance Bleue. Un petit rappel pour les ermites, le petit chéri de notre chère french touch a entamé il y a maintenant plusieurs mois une véritable quête spirituelle… «N’écoutez pas mon disque, écoutez mon message, entrez en vibration avec ma musique, fusionnons nos rêves, propageons ensemble cette énergie communautaire en une immense vague bleue qui irradiera le monde, et les vérités apparaîtront.» Tout un programme me direz-vous !
Nous pensions à une vaste farce au début, et puis non, Sébastien Tellier se positionne à présent en véritable gourou. Un gourou guidé par une drogue dont il ne souhaite pas nous donner le nom, mais qui lui aurait fait vivre un “grand rêve bleu” lui faisant “ressentir des vérités à travers le bleu”. Tout va bien jusque là… Un petit conseil, allez faire un tour sur http://alliancebleue.com/, cela vaut le détour ! Un gourou atypique donc, mais plutôt crédible tant Sébastien Tellier semble à fond dans sa démarche. Alors vaste blague marketing, véritable marche spirituelle ? Pour le moment on ne sait pas trop quoi en penser… Peu importe, ce qui nous intéresse ici c’est plutôt son quatrième album “My God is Blue”.
Après “Politics” et “Sexuality”, Sébastien Tellier s’attaque donc à un de ses thèmes les plus chers : la religion ; et en l’occurrence SA religion : l’Alliance Bleue. “My God is Blue” s’ouvre alors sur un titre déjà phare “Pépito Bleu”. Une petite douceur qui nous perd d’entrée. Sébastien Tellier chante d’une façon à laquelle il ne nous avait pas habitué : très grave et suave, et surtout mêlé à ces cœurs dignes du dernier album d’Era… Le tout accompagné d’un clip assez hallucinant… Mégalo le Sébastien ?
Mais avec “The Color of your Mind” puis “Sedulous” on est rassuré et on retrouve notre Sébastien Tellier national. Un instrumental des plus travaillé posé sur une voix retrouvée ou se mêlent française et anglais. On retrouve sa patte, ce qui fait qu’on aime tant cet artiste atypique. Oui car après tout c’est pour cela qu’on aime Sébastien Tellier, car il est tout simplement barré, mais l’assume pleinement ; il aura quand même osé participer à l’Eurovision en 2008 !
Puis arrive alors “Cochon Ville”, le grand morceau de cet album. Un disco tout simplement irrésistible. Comme “Roche” ou “Divine” qui avaient fait son succès, le guide de l’Alliance Bleue nous offre un titre déjà référence avec pour ordre simple de “danser et rêver”… Titre référence et déjà culte, comme l’est le clip qui l’accompagne, grande partouze hallucinante à ciel ouvert.
On continue de craquer sur le très pop “Russian Attractions” au refrain entêtant, ainsi que sur les très épics “Draw your World” ou “My Poseidon”. On aura par contre plus de mal avec “Mayday” ballade désuète pas franchement inoubliable. Et quand Sébastien nous parle de son coiffeur dans “Against the Law”, là on est un peu perdu…
Difficile de faire abstraction de tout ce qui se passe autour de la sortie de “My God is Blue”. Mais Sébastien Tellier est avant tout un grand compositeur avec un univers unique, son propre univers. Difficile d’y pénétrer au premier abord, mais une fois apprivoisé cet album bien qu’inégal, se révèlera très séduisant. Certes, on ne peut pas cacher notre déception après le colossale “Sexuality”, mais notre Sébastien national nous livre ici un objet honnête et intimiste ancré dans une démarche tellement folle qu’elle en devient obsédante.
A.
