Noah and the Whale c’est l’histoire d’un groupe pas comme les autres. Un groupe qui bénéficie d’un public tout acquis à sa cause. Et on comprends bien pourquoi. En trois albums, le groupe londonien a su se tailler une place de choix sur la scène indie pop. « Five Years Time » paru en 2007 avait alors mis tout le monde d’accord. Le groupe revient aujourd’hui avec un album qui aura de quoi surprendre.

« Last Night on Earth » est ainsi construit de façon beaucoup plus pop que les précédents opus. Les guitares folk et les ukulélés laissent ainsi place aux boîtes à rythmes vintage et aux synthés. Et on peut dire que ça fonctionne plutôt très bien ! L’ensemble est beaucoup plus rythmé, plus profond, avec ces sonorités aux accents très 70’s et à l’electro suave.
On pense tour à tour aux Who, aux Kinks, aux Beach Boys… Le groupe reste tout de même fidèle à lui même, porté par la voix grave et chaude du leader Charlie Fink. Tout cela donne des morceaux très bien construits avec des refrains imparables.
La puissance très sensible de « Life is Life », la sombre mélancolie de « Wild Things » ou encore le très beau « Just Me before we met » ne feront pas mentir.

Mais ce que le grand public ne sait probablement pas, c’est d’où vient ce nom assez étrange « Noah and the Whale », et surtout cet univers à la fois old school et ensoleillé qui transpire dans chaque morceau…
Caché derrière cela, apparaît une admiration sans faille pour le génial Wes Anderson.

Wes Anderson, réalisateur de films devenus totalement cultes tels que « Rushmore », « La Famille Tenenbaum », « La vie aquatique », ou plus récemment « A bord du Darjeeling Limited » et le presque dessin animé « Fantastic Mr Fox ». Un réalisateur qui a su imposer un style totalement décalé et original à souhait. Il est aujourd’hui un des grands cinéastes que compte la planète cinéma.
Ainsi, le nom du groupe anglais réfère a l’un des films produits par le réalisateur fantasque, à savoir « The Squid and the Whale » de Noah Baumbach. Un film vénéré par le groupe, qui décidera donc de s’appeler « Noah and the Whale ».

C’est vrai qu’en y réfléchissant bien, en écoutant la musique colorée et mélancolique des londoniens, on se dit qu’elle serait tout à fait parfaite pour illustrer les  films délirants et plein de vie de Wes Anderson. Et en voyant quelques uns de leurs clips, on peut voir combien l’influence du cinéaste américain a été grande. On retrouve tous les codes de Wes Anderson : panneaux à chapitres, jogging old shool, teintes chaudes et pastels… Regardez leur premier tube « 5 years Time », puis cette compilation des films du réalisateur et vous comprendrez  où je veux en venir !

On aime cette influence et ce lien étroit entre le cinéma et la musique. Chose trop rare aujourd’hui pour le souligner. Un mariage tout à fait parfait, avec des univers qui s’accordent de la plus belle des façons. Rien de surprenant alors à cela, lorsque l’on découvre que « The First Day of Spring », leur deuxième album, est également un film. Film qui n’a pas rencontré un grand succès, mais autour duquel se dégage une véritable atmosphère là encore très empreinte du cinéaste.

Pour se rendre compte de la beauté, de la puissance et de l’originalité de Noah and the Whale, le  28 avril prochain est une date à ne pas rater, avec leur venue à la Gaîté Lyrique.
Une occasion rêvée de voir ce que donnera ce nouvel album sur scène et de se rapprocher un peu plus du monde fantastique de Wes Anderson…

A.

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