Modeselektor est de retour sur le devant de la scène avec “Monkeytown”, un album à l’image du duo originaire de Berlin : éclectique, puissant et virulent. Les allemands proposent ainsi un électro dynamité à grand coups de hip hop, rock et électro pur et dur. Il faut dire que Gernot Bronsert et Sebastian Szary se sont bien entourés pour leur troisième album : Thom Yorke, PVT, Miss Platnum ou encore Antipop Consortium… du beau monde donc !
“Monkeytown” est ainsi un patchwork impressionnant et totalement jouissif. “Blue clouds” ouvre l’album, sous fond d’electronica pure. On pense à Four Tets ou bien Flying Lotus. Une montée progressive sous acides aussi impressionnante qu’hypnotique !
On retrouvera cet esprit très électronique dans “German Clap” et Grillwalker”, seuls morceaux réalisés en solo par le duo berlinois. Fermez les yeux un instant et vous aurez l’impression de vous retrouver au beau milieu de la piste du Berghain ! Cette tension disparaît un moment avec les featuring de Thom Yorke ; le leader de Radiohead à la voix crillarde nous transperce avec “Shipwreck”, qui il faut le dire ressemble vraiment (un peu trop ?) à un morceau de Radiohead. Sa deuxième collaboration de l’album “This” est également dans la même veine, un brin plus torturé. Cela semble un peu facile, mais c’est beau, il faut l’admettre. On apprécie également le morceau avec PVT, “Green Light So”, une belle claque électro pop pleine de douceur.
La collaboration avec Miss Platnum, intitulée tout simplement “Berlin” est également un des grands morceaux de cet album. On aura un peu plus de mal avec “Evil Twin”, gros morceau house, pas franchement très subtil. Puis avec “Humanized” en collaboration avec Anti Pop Consortium et un feat de Busdriver sur “Pretentious Friends” on plonge dans l’univers d’un rap de qualité qui envoie sacrément ! Quand au terne “War Cry” clôturant l’album et composé avec Apparat, on l’oubliera bien vite…
Au final, on ne sait pas trop quoi penser de “Monkeytown”. Un album parfait pour faire la fête c’est indéniable. Cependant, l’hétérogénéité de l’ensemble des morceaux est assez perturbante et s’apparente plus à une compilation qu’à un vrai album. Mais le talent de Modeselektor est bien là et c’est finalement cela qui rend ce nouvel opus si excitant.
A.
