Après deux albums en duo avec son frère absolument géniaux et un premier album solo sorti discrètement, la belle Julia Stone revient en force avec son By The Horns. Un album d’une élégance et d’une grâce folle où la voix de Julia oscille entre espoir et lassitude, ombre et lumière, mélancolie et désir de vie.

Il y a chez Julia Stone quelque chose d’inexplicable. Déjà avec son frère Angus, la voix de Julia prenait toujours le dessus. Une voix chargée de mélancolie capable d’enchanter n’importe quel terrien. Un charme fou venu d’ailleurs (oui d’Australie vous me direz) qui va donner à ce second essai en solo une impressionnante profondeur. Jonglant entre les thèmes, racontant ses déceptions et ses espoirs, ses amours et ses peines, Julia Stone nous offre un By The Horns intimiste et pourtant indéniablement universel.

Dans un premier morceau, la belle australienne a la bonne idée de proposer un duo avec le plus charismatique et talentueux auteur français de sa génération, Benjamin Biolay. Le mélange des voix (et des langues ! ), un piano omniprésent et des textes d’une grande beauté viennent donner le ton de cet album résolument romanesque et nostalgique. Sur ce Let’s Forget tous nos amours de vacances, nos rendez-vous manqués et nos peines de cœur nous reviennent en plein visage. Une vague chargée d’histoires qui n’en finira plus de déferler au fil des morceaux …

Pendant près de 40 mn Julia Stone nous emmène avec elle dans son monde. Bizarrement Angus ne nous manque pas trop. Peut-être parce que là on se reconnait enfin quelque part. Que chaque déclaration de Julia nous ramène à nous et que ce By The Horns est beaucoup moins léger et enfantin que les albums du duo … Qu’il s’agisse de régler ses comptes avec un ex dans un It’s All Okay absolument génial ou de parler de ses peurs et ses doutes dans le sublime I’m Here I’m not Here, Julia Stone semble se mettre à nu.

Profondément mélancolique, By The Horns se révélera parfois plus léger et ressemblera plus au Stone qu’on connait. Bloodbuzz Ohio (cover de la chanson de The National CQFD) avec ses allures de tube ou le fascinant Justine viendront apporter un peu de couleur à cet album assez sombre.

With The Light est à coup sur le morceau le plus surprenant de l’album. La mélodie prenant pour la première fois l’avantage sur la voix de Julia Stone pour un résultat des plus convaincants. Un morceau d’une très grande richesse venant illustrer que Julia Stone n’est pas seulement la voix du duo australien mais aussi une incroyable musicienne.

By the Horns viendra nous rassurer de la foi de Julia en l’amour alors qu’on pensait qu’elle renoncerait. Bien sur elle accuse toujours le coup et ne pardonne pas complétement ( I learned my lesson, nobody is to blame. Except for you) mais elle reste debout n’enfermant pas ainsi son album dans un tourbillon de haine et de douleur.

The Line That Ties Me clôturere dans une perfection sans nom cet album déjà bien réussi jusque là. La voix de Julia Stone venant se poser comme un voile déchiré sur une mélodie divine. Les cœurs donnant à ce morceaux des allures de prière religieuse, de confession murmurée et de déclaration cachée.

Il y a chez Julia Stone un talent pour raconter les blessures et les espoirs. Un talent pour murmurer des choses qu’on n’est pas prêt d’oublier. De transcender des histoires personnelles pour les rendre profondément universelles. By The Horns aurait pu être la BO idéale d’une comédie romantico-dramatique à la Garden State ou à la 500 Days of Summer au lieu de ça, il est un second album absolument réussi rempli d’espoir et de souvenirs pour un résultat mélancolique absolument saisissant. Une perle brute à toutefois déconseiller à celles dont le cœur vient d’être récemment brisé …

M.

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