Ces derniers temps ont été un peu chargés sur le blog, avec il faut le dire peu de temps pour pouvoir se mettre sérieusement à de nouvelles chroniques. Mais s’il y a bien un disque qui mérite de s’y attarder, c’est cette nouvelle pépite offerte par les Future Islands. “Singles”, ce genre d’album puissant, touchant et addictif qui mérite que l’on arrête tout, que l’on se pose un instant et que l’on écoute les yeux fermés avec ses deux petites oreilles.
Il faut vous avouer que des Future Islands nous ne connaissions pas grand chose avant ces derniers mois. Nous étions même passés à côté (non sans honte), de leur fabuleux troisième album “On The Water” sorti en 2011 et restant pour beaucoup leur plus beau disque à ce jour. Une formation jusque là quand même assez confidentielle, qui émerge aujourd’hui sur une scène beaucoup plus internationale auprès d’un public moins pointu qu’auparavant. C’est d’ailleurs leur récent passage à Coachella qui nous aura donné envie d’écrire ces lignes, tant les américains auront tout défoncé sur leur passage, pour ce qui restera sans aucun doute l’un des grands moments de cette édition.
Lorsque l’on écoute le trio de Baltimore pour la première fois, c’est simple : on aime ou on aime pas ; le genre de groupe qui ne laissera personne indifférent. Toujours est-il que lorsque l’on accroche, la révélation est immédiate. Future Islands a ce rare petit truc qui fait penser à un groupe déjà culte, le style de formation dont on continuera de parler encore dans dix ans ; et croyez-moi, ils se comptent sur les doigts de la main.
Sur “Singles”, pas de place au hasard ni à la perte de temps, ça va à mille à l’heure. Seasons ouvre le bal de façon magistrale, avec un refrain fabuleux. On y retrouve la voix ahurissante et si forte de Samuel T. Herring, leader naturel porté par sa musique. Sans lui, les Future Islands ne seraient certainement pas ce qu’ils sont, tant son grain de voix et sa présence collent à la peau. Très bien produit, bien entouré il faut le dire chez 4AD, la synth pop / rock des américains atteint des sommets avec des hymnes comme Sun in the Morning ou Spirit. Inutile de décortiquer l’album tracks par tracks, tant l’ensemble est massif et dégage une charge émotionnelle forte.
Plus on écoute cet album et les précédents, plus on a du mal à comprendre pourquoi les Future Islands ne sont pas encore prophètes en leur pays comme à l’étranger. Leurs arrangements, leurs refrains, la puissance et la tension qu’ils mettent dans leurs morceaux ont tout pour conquérir la planète indé. Mais les américains ont ce quelque chose de spécial, à la fois poignant, enthousiasmant et envoûtant qui fait d’eux une formation définitivement à part. Ce “Singles”, comme le trio qu’ils forment, sonne déjà comme un classique et comme l’une des lumières de cette année.
