Quand la douce compositrice de la BO de La marche de l’Empereur sort un nouvel album c’est toujours un événement. Et quand “Franky Knight” arrive près de deux ans après le génialissime “The Big Machine”, on a hâte d’écouter cela !

Triste projet que ce “Franky Knight”. Septembre 2009, en pleine promo de “The Big Machine”, Emilie Simon perd tragiquement et soudainement son compagnon et producteur, François Chevalier. Deux ans plus tard, elle décide de lui rendre hommage de la plus belle des manières. “Franky Knight” c’est François Chevalier, son “sweet franky” à qui elle déclare tout son amour et toute sa souffrance de ne plus être à ses côtés. Bouleversant.

Dès le premier morceau Mon Chevalier, on reconnait le style Emilie Simon. On sent que sa “Big Machine” est passée par là et a définitivement fait évolué le style de la Montpellieraine. Plus profond, toujours harmonieux, Mon Chevalier nous touche au cœur. Les paroles sont parfaites, la mélodie magique et la voix d’Emilie Simon bien en place. “Franky Knight” s’annonce particulièrement grand.

Et notre première impression ne fera que se confirmer. L’emprunte de “The Big Machine” se fait sentir dans chaque morceau pour notre plus grand plaisir. Fini les gentilles mélodies des premiers albums et place à la maturité. Toute la rage d’Emilie Simon se déverse comme un délicieux voile à l’instar des superbes I Call It Love et Holy Pool of Memories.

Parfois l’énergie laisse place à la douceur et sa voix fait le reste. Une voix enchanteresse parfaitement posée sur des accords parfaits. On notera la présence presque systématique de cuivres qui viennent donner un peu plus de relief à ce vibrant hommage.

Alors qu’Emilie Simon semblait avoir perdu son français dans sa Big Machine, elle revient à ses premiers amours avec “Franky Knight”. Alternant avec grâce chansons en anglais et chansons en français, l’auteur de Désert semble avoir trouvé un bon compromis. Parfois même elle se taira presque pour laisser la musique agir comme lors du magnifique et émouvant Les Amants du même jour.

La touche éléctro si chère à Emilie Simon se fait sentir sur chaque morceau mais se révèle véritablement avec Franky’s Princess qui sonne comme un véritable tube. Sur cette mélodie pourtant si entrainante elle hurle sa douleur et son désespoir et tout est dit “Tell me whyn I’m still here, when you’re not What’s the deal ? Still your princess. I don’t want to go, I try so hard but I miss you so, still your princess ” Déchirant.

En à peine 10 titres, la belle Emilie parvient à créer un monde et à nous y transporter. Un monde enchanteur, parfois sombre, parfois plein d’espoir, dans lequel il nous est impossible de sortir intact. Les textes d’Emilie Simon n’ont jamais été si beaux et sa voix ne s’est jamais aussi bien posée que sur ces mélodies implacables. Vibrant hommage, magnifique déclaration d’amour,  Franky Knight est un concentré d’émotions pures. Une déclaration personnelle bouleversante d’honnêteté. On attendait le retour d’Emilie Simon après l’OVNI “The Big Machine” et on est loin d’être déçu. Car en plus de reproduire le schéma musical de ce dernier elle y apporte une profondeur qui faisait défaut en 2009.

M.

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3 Comments

  1. J’ai vraiment apprécié la critique hein :) mais je rajouterai une petite remarque et une divergence d’opinion , oui oui.
    Alimentons le débat sur ce chef d’oeuvre de fin d’année ;p !
    Les Amants du même Jour, ça a beau être de l’instrumental elle ne se tait pas, il y a de la voix ! c’est à mes yeux la chanson la plus explicite de l’album sur la perte : plutôt que mille paroles, il ne reste que le cri.
    Et je ne comprends pas en quoi ça reproduit le schéma musical de The Big Machine (qui manquerait de profondeur ?)
    The big Machine c’était quasiment 50 minutes, un conte musical de 12 chapitres. A mes yeux (et à mes oreilles) un bel hommage à Kate Bush , électrique, costaud et armé pour plaire au plus grand nombre.
    Quand Franky Knight approche difficilement les 35 minutes, en 10 chansons. Intime, délicat, précieux.
    Mis à part Franky’s Princess, j’aurais du mal à calquer ses nouvelles compositions ou la logique de la tracklist sur The Big Machine.
    Cet album est pour moi une parfaite synthèse de son savoir faire, et de ses précédents albums.

    • Je suis bien d’accord avec toi sur ce qu’était The Big Machine. Je voulais juste souligner qu’on sent vraiment que The Big Machine est passé par là. Notamment à travers l’usage de nombreux instruments (les cuivres notamment ). On est assez loin de la Emilie Simon des débuts mais je l’avoue Franky Knight est un immense concentré de tout ce qu’elle sait faire ! Et c’est juste génial !
      En mon sens The Big Machine est plus “léger” . En meme temps à coté de cette merveilleuse déclaration qu’est Franky Knight tout va me paraitre très léger…

  2. Ok, j’avais loupé the Big Machine, à cause de toi (et tes tweets) je me suis rattrapée avec Franky Knight et dévouvert The Big Machine du coup…
    A la lecture de ton post je comprends mieux le pourquoi et le sens de Franky Knight. Honnêtement je préfère The Big Machine pour ces rythmes très electro-pop qui me rappellent effectivement Kate Bush (et qu’on retrouve dans Franky’s Princess), et parce que bizarrement hormis qq morceaux du premier album et de Vegetal je préfère Emilie en anglais (avec un amour particulier pour la BO de la Marche de l’Empereur). Maintenant que j’en sais plus sur l’histoire de cet album, je pense que je l’écouterais d’une autre oreille…

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