Nous n’arrivions plus à contenir notre impatience. Une impatience nourrie de quelques titres jetés par-ci par-là par le groupe afin de faire monter la pression. Quelques pépites qui nous avaient alors immédiatement rassurés quant à la supposée qualité de ce nouvel album.

Un peu avant il y eut le fabuleux long métrage Drive, qui attisera encore plus notre envie, avec un titre dont seuls les Chromatics ont le secret “Tick of the Clock”. Longue plongée croissante vers un electro subtile et captivant. Rarement un film et une musique n’étaient autant faits pour s’entendre. Le titre de leur renaissance ? En tout cas, très certainement le titre qui les fera s’exposer à un public plus large.

Mais il aura fallu attendre 5 longues années depuis le bijou “Night Drive”… 5 ans comme une éternité où  le quatuor de Portland préparait dans l’ombre son grand retour. C’est désormais chose faite avec “Kill for Love”, encore et toujours signé chez l’excellent label Italians do it Better. Un album déjà promis à un avenir radieux tant le résultat est épatant.

17 morceaux, écrémés parmi 36 au départ… On imagine alors l’ampleur du travail et la volonté que s’est donné le groupe pour sortir un album parfait à leurs yeux. 17 titres où les Chromatics exposent leur musique si personnelle empreinte d’un électro sombre et rêveur, jamais très loin de certains New Order. Tout simplement hypnotisant.

A l’entame de ce disque, parfait est le mot qui nous vient immédiatement à l’esprit. Avec “Into the Black” notamment, reprise immense du titre de Neil Young “Hey Hey My My”. Le titre éponyme “Kill for Love”, puis “Candy”, “Back from the Grave”, ou encore “Lady” sont d’une puissance folle. La voix imparfaite de Ruth Radelet a un charme absolu. Le groupe s’essaiera également à l’autotune comme sur “These Streets Will Never Look the Same” et “Running from the Sun”, avec un résultat étonnant mais toujours saisissant.

La force des Chromatics s’exerce aussi et surtout sur un instrumental des plus travaillés. Ainsi des morceaux comme “Dust to Dust”, “Broken Mirrors” ou “There’s a Light Out On the Horizon” dépourvus de toute voix vous feront encore plus plonger dans leur monde. Claviers pénétrants, guitares perçantes, beats intenses ; fermez les yeux et appréciez. C’est beau, très beau.

« Kill for Love » est tout simplement un album magnifique, d’une mélancolie profonde et électrisante. Notre attente n’aura pas été veine, loin de là. Toujours un peu dans l’ombre, les Chromatics continuent à délivrer une musique intimiste et d’une force rare. Plus on l’écoute, plus on sait que cet album va s’inscrire dans le temps, pour finalement devenir culte.

Chromatics sera à Paris le temps d’un concert, jeudi 31 mai à la Gaîté Lyrique. L’occasion de se faire une idée en live de la portée et de la puissance que nous offre ce nouvel album. On brûle d’impatience…

A.

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