Un premier album en 2011 “Native Speaker”, puis plus grand chose, marquant une véritable traversée du désert pour le groupe originaire de Montréal et composés d’amis d’enfance. Une première tournée qui semble comme les avoir détruit à feu doux, pour un groupe certainement trop jeune à l’époque, donnant lieu à la dépression de sa chanteuse Raphaelle Standell-Preston (aussi membre de Blue Hawaii) et le départ définitif de Katie Lee.
Mais qu’importe, il fallait peut être bien ça aux jeunes Montréalais pour engranger de l’expérience, se forger un vrai caractère et aller encore plus loin dans leurs expérimentations. Car le résultat avec “Flourish // Perish” est impressionnant, le trio est bel et bien de retour, encore plus fort, encore plus beau et avec un nouveau visage.
La musique de Braids ne se décortique pas, mais se vit comme un ensemble, véritable voyage électronique, expérimental parfois, mélodique toujours. Le contraste évident entre la voix pure de Raphaelle face à des arrangements parfois improbables et des beats indécents est magnifiquement orchestré. L’équilibre atteint alors la perfection avec ce timbre angélique mêlé à une véritable exploration de la musique électronique nous rappelant les plus belles heures d’Animal Collective.
Chaque morceau est construit de façon complexe. Braids ne choisit pas la facilité et nous surprend à chaque écoute pour nous livrer au final une dream pop majestueuse. Un patchwork de sons et de styles, qui nous fera penser à Grimes, la fantaisie en moins, à Phantogram pour cette recherche d’une musique sombre mais toujours emplie de clarté, et bien entendu à Bjork ou encore Radiohead dont l’influence semble évidente.
Braids revient en force avec ce “Flourish // Perish”, album obsédant, étonnant, et miraculeux pour un groupe dont on avait perdu toute trace. Il manquera peut être LE titre, le tube en somme, qui aurait promis à ce disque de s’imposer aux yeux de tous et de marquer définitivement cette année 2013.
