Avec pourtant deux albums à son actif, (Len Parrot’s Memorial Lift en 2002 et pour Floor Show en 2005), Baxter Dury était jusqu’à présent un illustre inconnu ou presque. Triste génie ignoré de tous, il est en train de faire parler de lui et sort enfin de l’ombre. La raison ? Un album pop enchanteur et surprenant, Happy Soup. Une réussite totale ! Pourtant pas nouveau venu sur la scène musicale, le touche à tout Baxter Dury a du attendre de toucher à ses 40 ans pour se faire enfin un prénom (il est le fils de Ian Dury…). C’est donc avec son troisième album, qu’il touche au but.

Comment définir Happy Soup si ce n’est en insistant sur sa grande diversité et sa grande richesse musicale. Aucun titre ne se ressemble et pourtant le tout sonne divinement bien. Baxter Dury passe d’une rire au larme, de la légèreté à l’émotion avec une aisance fascinante.

La grande particularité (et la grande réussite) de l’album c’est la présence de Madeleine Hart. La voix angélique de l’australienne contraste avec le timbre particulier de Baxter Dury et donne une touche légère et estivale à l’album. En témoigne les très bons “Isabel” et “Claire” ou l’ultra-entraînant “Trellic”.

Sur cet album, l’anglais semble revenir à l’essentiel. Plus d’arrangements multiples et trop pompeux, plus non plus d’efforts pour transformer sa voix. L’anglais ne cherche plus à en faire trop et se met presque à nu sur cet album. Un disque qui sonne vrai, et témoigne d’une grande honnêteté .  Léger et profond à la fois, drôle et sérieux, Happy Soup illustre parfaitement la complexité et la beauté de la vie. Sur certaines chansons, Baxter Dury ne chante plus ou presque et le résultat n’en est plus que réussi. “Happy Soup” et surtout l’esthétisant “Leak at The Disco” en sont les meilleurs exemples.

Produit par Graig Silvey (Arcade Fire, Artic Monkeys), Happy Soup ressort comme un “psychédélisme de bord de mer”. On pense à Metronomy d’abord (sans doute pour le contraste avec une voix féminine), à Au Revoir Simone (notamment sur “Hotel In Brixton”) mais aussi à Joy Division pour son côté très grave, à Portishead, à Pulp, à Gorillaz mais aussi aux songwritters français comme Gainsbourg… Quant au titre de l’album, Dury l’explique comme “Une grande soupe dans laquelle on nage, un truc un peu dégoûtant avec des bouts de membres humains, des chaussures et des lacets, des pénis et des bouts de cul…” La vie on vous dit !

M.

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