Sorti en 2015 chez DC Comics, Prez est enfin disponible en France chez Urban Comics. Ce comics de Mark Russell et Ben Caldwell était sorti avant l’élection américaine de Trump. Du coup l’éditeur français a dû penser que la prochaine élection devait être une bonne occasion pour la sortie française.
6 chapitres pour un premier arc
À l’époque, prévu en 2 arcs de 12 chapitres, Prez a finalement terminé son parcours à mi-chemin après le premier arc. Le volume qui est disponible inclut donc la totalité de l’histoire sortie en 2015. 2015 ? Oui, je le précise car Mark Russell a repris l’histoire d’un personnage des années 70, à l’époque c’était un jeune garçon qui faisait des courses en voiture et qui prenait aussi la tête des USA.
Prez raconte l’histoire de la première adolescente élue Présidente des États-Unis. Dans un pays où les corporations tirent les ficelles, où les plus pauvres survivent grâce à des sponsors et des jeux mortels … une adolescente fait le Buzz avec une vidéo drôle où on la voit se coincer/brûler les cheveux dans le grill du Fast Food où elle travaille. Elle, c’est Beth Ross, 19ans et future présidente.
Le comics c’est donc ça, une vision cynique, absurde, satyrique des États-Unis avec une certaine intelligence sociale. Il faut se dire que les chapitres ont été disponibles en 2015, quelques mois avant Trump, à une époque où on pensait que l’Amérique pourrait s’en sortir et que mettre un idiot à sa tête était irréel. Assez fou d’ailleurs quand on le découvre 5 ans après, on se dit qu’il n’était pas si loin de la vérité en fait.
Le personnage de Beth n’est pas typique des héroïnes, ce n’est pas vraiment une battante, elle est là par défaut, fait l’ingénue et on met quelques pages avant de mieux la cerner et apprécier la valeur de son rôle.
Une bonne équipe
Aux manettes de Prez on a Mark Russell (Les Pierrafeux, Wonder Twins, Killing Red Sonja) à l’écriture et Ben Caldwell (Clone Wars, A-Force) au dessin. L’écriture est assez propre, il n’y a pas de souci de compréhension, mais par contre quelques bulles un peu pleines. Le déroulé du scénario est très bon, le seul regret c’est qu’il a ouvert de nombreuses portes qui n’ont pas pu se fermer avec l’absence du 2e arc.
Côté dessin, Ben Caldwell a un style hyperactif. Il y a plein de petits détails, on peut s’attarder sur chaque page pour lire plein de choses, découvrir des éléments cachés. C’est un très gros boulot qui a été fait pour remplir les cases d’un maximum d’informations sans gêner le lecteur qui préfère juste lire la trame de l’histoire sans observer les détails bonus.
Le comics est vraiment très bon, et même s’il n’y a eu qu’un arc il vaut clairement le coup pour son pitch, pour le talent de Caldwell et pour apprécier le côté satyrique de l’histoire. Ce qui est fou c’est qu’à l’époque il était futuriste (5 ans quand même) mais que maintenant il est vraiment très proche de la réalité.
En tout cas immanquable, disponible chez Urban Comics depuis le 4 septembre 2020 !
En bonus, l’épisode de Comics Outcast où nous en parlons !