Le tennis féminin prêt à accueillir les transgenres ?

Qu’on se le dise, le sport est (peut-être) enfin sur le point de vivre une grande et belle révolution ! Vous le savez, sur mon site, je partage régulièrement mes coups de cœur et mes coups de gueule. À ce sujet, il y a quelque temps, je vous avais parlé de ma très mauvaise expérience avec une prof de step nombriliste. Depuis, je suis clairement passée à autre chose et j’ai même changé de discipline, en choisissant de m’intéresser davantage au yoga, notamment.

Mais, aujourd’hui, c’est encore d’un autre sport que je veux vous parler, en espérant qu’il montrera la voie à toutes les autres disciplines de façon à mieux retranscrire la nouvelle réalité de notre société : en ce printemps 2019, l’univers du tennis étudie la question de la trans-identité. Plus précisément, le circuit féminin se dit désormais prêt à accueillir les transgenres. Et il est temps, en effet ! À l’heure où les mœurs évoluent à grande vitesse sur la question de l’identité sexuelle, le chemin est encore (trop) long dans l’univers du sport…

Ce qui se joue actuellement sur le marché du tennis

La semaine dernière, Steve Simon, le président du circuit féminin de tennis (WTA) a fait savoir que les transgenres pourraient bientôt trouver officiellement leur place dans les compétitions qui se jouent aux quatre coins du monde. C’est suite à des propos de l’ex-joueuse Martina Navratilova, qui avait qualifié les athlètes transgenres de « tricheurs » avant de s’excuserque le dirigeant a décidé de prendre la parole pour faire avancer le débat. Selon ses dires, les transgenres pourraient d’ores et déjà participer à des tournois de tennis féminin, à condition de faire vérifier leur niveau de testostérone.

Si la direction du circuit féminin de tennis se dit aujourd’hui ouvert aux athlètes transgenres, force est de constater que le sujet reste complexe et qu’il est loin de faire l’unanimité. En effet, la place de ces athlètes nées dans le corps d’un homme mais se sentant profondément femmes soulève (logiquement) des questions en matière d’équité. D’ailleurs, suite à la prise de parole de Martina Navratilova, une ancienne nageuse olympique a, à son tour, exprimé ses doutes sur le sujet en estimant qu’il y a « une différence fondamentale entre le sexe à la naissance et le genre auquel on s’identifie ». Elle considère ainsi que les athlètes nés hommes ne devraient pas pouvoir s’aligner dans des tournois féminins.

Le tennis féminin cherche à évoluer

Des idées reçues qui restent difficiles à dépasser

Pourtant, les chercheurs eux-mêmes n’ont pas encore de réponse définitive sur cette question des performances des athlètes transgenres. À en croire la physicienne médicale Joanna Harper, c’est une erreur de penser que les performances des femmes transsexuelles sont automatiquement supérieures à celles des autres femmes. Elle estime d’ailleurs qu’il s’agit d’un mythe et que la question ne devrait pas se poser. Ou, en tout cas, pas de cette manière-là. Selon elle, il faut aujourd’hui se demander si ces athlètes d’un nouveau genre, encore peu nombreuses, peuvent raisonnablement concourir dans les mêmes catégories que les autres athlètes. Et non pas seulement à cause de présumés avantages qu’elles auraient, mais aussi à causes de désavantages certains liés à l’impact de leur transformation.

On le voit donc, en cette année 2019, il est encore difficile de trouver la réelle place des athlètes transgenre, que cela se passe dans le tennis ou ailleurs. Il est encore impossible pour qui que ce soit de prédire les performances de ces sportives hors normes. De quoi créer un tout nouveau genre de suspens sur les courts pour les premiers matches du genre, que ce soit pour les parieurs passionnés de tennis, qui auront du mal à compter sur leur instinct pour rafler la mise, comme pour les professionnels du secteur. Tout simplement, tout reste à faire et à voir.

Légende : Caitlyn Jenner, celle qui a donné une nouvelle dimension aux transgenres

Être transgenre dans le monde du sport, un combat perdu d’avance ?

Pour le moment, les quelques athlètes qui ont décidé de subir une transformer et de changer d’identité l’ont fait aux dépens de leur carrière. Qu’il s’agisse du cycliste Robert Millar, né une deuxième fois sous le nom de Philippa York, de la championne du monde du saut à la perche Balian Buschbaum ou encore de Bruce Jenner, célèbrement devenu Caitlyn en 2015, tous ont revendiqué leur nouvelle identité sexuelle après la fin de leur aventure sportive.

Pas plus tard qu’en janvier dernier, la joueuse suédoise de handball Louise Sand a elle aussi annoncé abandonner sa carrière pour se consacrer à sa quête d’identité, en demandant désormais à se faire appeler Louis. En cela, on voit bien que l’ensemble du monde sportif n’est visiblement pas encore prêt à ouvrir complètement ses portes aux transgenres, puisque ces derniers se censurent eux-mêmes pendant des années, jusqu’au moment où ils choisissent leur identité plutôt que leur passion et leur métier. Alors, le tennis féminin, je compte vraiment sur toi pour changer un peu la donne et permettre aux transgenres de s’affirmer toujours plus, comme elles le méritent !

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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