J’ai découvert L’Ombre d’Emily (A Simple Favor) lors d’une séance Ciné Lady en Croatie (oui, même en vacances, je ne peux pas résister à une bonne séance de cinéma !). Et franchement, ce film de Paul Feig a été une vraie surprise, bien au-delà du thriller classique que la bande-annonce laissait imaginer.

Paul Feig, réalisateur habitué aux comédies féminines (Mes Meilleures Amies, Spy, SOS Fantômes), adapte ici le roman Disparue de Darcey Bell. Mais plutôt que de livrer un simple thriller sombre et mystérieux, il joue avec les codes du genre en y injectant une dose d’humour noir et un ton délicieusement décalé.
Un thriller qui ne ressemble à aucun autre
L’histoire ? Stephanie, une maman hyper impliquée et bien trop serviable, se lie d’amitié avec Emily, une femme charismatique, sophistiquée et énigmatique. Mais un jour, Emily disparaît sans laisser de trace, abandonnant mari et enfant. Stephanie, fascinée par cette femme qui représente tout ce qu’elle n’est pas, va se lancer dans une enquête obsessionnelle pour la retrouver.
Un thriller… mais pas que !
Si la bande-annonce vendait L’Ombre d’Emily comme un thriller classique, le film dépasse largement ce cadre. Le mystère est bien là, avec ses révélations progressives et ses moments de tension, mais ce qui fait vraiment la différence, c’est son humour mordant et sa tonalité décalée.
Le film jongle entre plusieurs registres :
- Le thriller psychologique façon Gone Girl, où chaque personnage a ses secrets.
- La comédie grinçante, avec des dialogues acérés et des situations absurdes.
- Une critique sociale, sur l’image de la “mère parfaite” et les apparences trompeuses.
Et ce mélange fonctionne étonnamment bien. On ne sait jamais si on doit rire ou frissonner, et c’est ce qui rend le film aussi captivant.

Un duo d’actrices irrésistible
Si L’Ombre d’Emily fonctionne si bien, c’est avant tout grâce à son casting impeccable.
- Anna Kendrick, parfaite en maman un peu trop gentille et maladroite, incarne une Stephanie à la fois touchante et légèrement perturbante.
- Blake Lively, magnétique, joue une Emily insaisissable, cynique et fascinante, à mi-chemin entre la femme fatale et la manipulatrice de génie.
Leur duo est un véritable plaisir à regarder : leur complicité, leur opposition, leurs échanges cinglants… Tout est maîtrisé et savoureux.
Une mise en scène léchée et une BO surprenante
Visuellement, le film est soigné et élégant, avec une réalisation qui sublime l’ambiance mystérieuse et sophistiquée d’Emily. Paul Feig garde un bon rythme, enchaînant les révélations tout en maintenant une atmosphère intrigante.
Mais la vraie surprise, c’est la bande-son. Et là, gros clin d’œil à la France :
- Orelsan, Gainsbourg, Zaz (oui, oui, même elle) viennent habiller l’histoire d’une ambiance rétro et originale.
- Le contraste entre l’esthétique très américaine du film et cette BO presque exclusivement française apporte un charme inattendu.

Un film à voir sans hésiter
J’avoue, je ne m’attendais pas à autant aimer L’Ombre d’Emily. Mais entre son intrigue bien ficelée, son humour noir et ses deux actrices magistrales, il réussit à être bien plus qu’un simple thriller.
Alors, si vous aimez les films qui mélangent mystère, tension et comédie grinçante, foncez !
Ma note : 8/10 – Un thriller élégant, drôle et terriblement efficace
À l’Ombre d’Emily, à découvrir dans les salles dès le 26 septembre 2018.
