Alors qu’on admettait difficilement qu’on ne verrait pas Le Fantôme de l’Opéra à Mogador, une autre production commençait à voir le jour : Grease. Comme pour conjurer le sort et enterrer définitivement cette année de malheur, Grease arrivait avec sa pop entrainante et ses couleurs délirantes. Les années 60 allaient balayer d’un coup les cendres du Fantôme de l’Opéra.
Il faut dire que Grease c’est quand même un sacré quelque chose. Un John Travolta plus sexy que jamais, des chorégraphies entrainantes, des chansons inoubliables et un musical qui n’a pas pris une ride plus de 40 ans après sa sortie ! On était donc sacrément curieux de découvrir ce monument sur la scène de Mogador.
Dès l’entrée, on est dans l’ambiance. Placeurs et placeuses en jupe vichy évasée ou perfecto noir, ambiance diner à l’intérieur et néon rose sur la façade. Tout y est. Le spectacle peut commencer.
Miss Lynch et Eugène seront les Monsieurs et Madame Loyal de la soirée. Duo fracassant où les deux grandes victimes du lycée gagnent en volume sur scène et prennent leur vengeance pour notre plus grand bonheur. Leurs interventions rythment le spectacle et permettent de redonner du contexte si besoin. Une vraie réussite.
Good Morning Baby
Le rideau s’ouvre enfin s’accompagnant du désormais culte « Good Morning Babyyyyyy » . Nous voici dans les couloirs du lycée à la rencontre des protagonistes qui dansent et chantent avec une énergie dingue. En écoutant attentivement, on se rend compte que les chansons se chantent en franglais. Ou plus précisément qu’elles sont traduites en français mais que certains mots restent en anglais pour ne pas traduire l’essence. Un peu décevant sachant que la bande-annonce du musical ne l’annonçait pas vraiment. Après, nous sommes à Paris, adapter les comédies musicales à la langue de Molière n’est pas illogique bien au contraire.
Mais quand on connait toutes les chansons en anglais, on est forcément un peu désarmés (du moins au début). Oui parce que finalement écouter les chansons en français nous aura permis d’effacer certaines lacunes sur les sujets du film. La chanson de Frenchy est en réalité un coup de pied aux fesses pas forcément sympathique (alors que le rythme et l’anglais entendu nous laisser présager d’une douce complainte) et le mythe Sandra D enfin résolu. Il faut dire que la dernière fois qu’on a vu Grease, on avait 16 ans et un niveau d’anglais proche de 0.
Spectaculaire
Les grands morceaux du film font l’objet d’une mise en scène et de chorégraphies très spectaculaires. Grease Lightning prend littéralement vie sous nos yeux quand Summer Night est un chassé croisé digne des plus grands moments de Musical. L’apogée du spectacle étant le bal où le concours de danse vient une nouvelle fois nous convaincre du niveau exceptionnel des danseurs / chanteurs. Une exigence dingue dans les chorégraphies qui impressionne forcement : mais comment font-ils pour chanter en parallèle ? De mémoire, les autres productions Mogador étaient plus timides de ce côté là !
On a donc envie de danser, de chanter, de sauter partout pour accompagner cette troupe à l’énergie communicative. Une bande de jeunes pas si infréquentables que ça qui nous entraine dans son monde. Dany et Sandy tirent moins la vedette tant l’ensemble du groupe fonctionne bien ensemble. Une vraie troupe plus qu’une performance d’acteurs. Une volonté de réussir ensemble et d’aller ensemble vers le sommet. Un pur bonheur !