Pour son sixième film, Sofia Coppola revient en compétition officielle au Festival de Cannes. Les Proies, remake d’un thriller poisseux de 1971, repartira avec le Prix de la mise en scène ! Et puisqu’on a eu la chance de voir le film à Cannes on vous dit tout le bien qu’on en pense ici.

 

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Les Proies c’est l’histoire d’un petit pensionnat de jeunes filles perdu au fin fond de l’Amérique sudiste. Un pensionnat synonyme de refuge pour cette poignée de filles/femmes alors que dehors la Guerre de Sécession fait rage. Enfermées de leur plein grès (ou presque) les habitantes de la maison vivent tranquillement en quarantaine jusqu’au jour où une des pensionnaires va trouver dans les bois un caporal ennemi blessé. En bonnes samaritaines, elles vont l’accueillir, le soigner avant de se poser la question de le livrer à l’armée. Mais l’arrivée de l’homme dans la maison va redistribuer les cartes et réveiller chez nos habitantes un profond désir…

 

Au premier abord le film peut sembler très différent de ce à quoi nous avait habitué Coppola : un huit clos noir, un film en costume sans bal et macarons, très peu de musique (et surtout pas d’emprunt à la culture Pop), peu de contemplation et surtout un humour cynique qui vient casser tous ses codes habituels de la réalisatrice. On a d’abord été un peu troublés par ce changement de cap avant de réaliser qu’il n’en était pas un !

 

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Et oui car avec Les Proies, Sofia Coppola continue son exploration de l’ennui. Les sœurs Lisbon sont devenues des colocataires d’un pensionnat où on apprend le français et à cultiver son jardin. Sans homme, elles s’occupent, jusqu’au jour où toutes leurs habitudes vont voler en éclat. Avec les Proies, Coppola nous parle encore d’éveil à la sensualité, de la découverte du désir et nous dit cette fois-ci qu’il n’y a pas d’âge pour cela.

 

Tantôt fresque romanesque, tantôt comédie dramatique sous fond de thriller, Les Proies joue habillement avec les styles pour finalement être un film à part qui tient sa puissance dans sa mise en scène. Et oui, pas de surprise de ce côté là tant on connaît le talent de la réalisatrice américaine, mais force est de constater que tout est sublime dans les Proies. Principalement le jeu avec la lumière naturelle qui rapproche Coppola d’un cinéma naturaliste à la Malick.

 

La direction d’acteurs justifie aussi le Prix reçu par Coppola tant tous les acteurs du film sont géniaux. Des petites filles, tendres et machiavéliques à la directrice du lieu campée par une Nicole Kidman qu’on avait pas vu aussi habitée depuis Les Autres. Kirsten Dunst magnifique également en pont entre deux rives. Collin Farell continue lui aussi son come back réussi. Et les jeunes filles, amenées par Elle Fanning, surprennent toutes par leur jeu d’actrices.

 

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Après le très critiqué The Bling Ring, Sofia Coppola s’offre une nouvelle jeunesse avec Les Proies. Un film sombre et profond où les fantômes du passé ressurgissent. Et même si on sait qu’il ne remplacera jamais le souvenir de Virgin Suicides, on apprécie la prise de risque de la réalisatrice qui apporte encore un peu plus de cinéma dans sa filmographie.

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