Il arrive parfois que nous voyons des films sans qu’on ait forcément envie (ni le temps) d’écrire une longue critique. D’où le lancement d’un nouveau rendez-vous révolutionnaire : CinéBref ! L’idée est simple : vous parlez en quelques lignes de films à l’affiche ! Cette semaine on revient sur 2 films de femmes : Julieta et Elle !

 

Julieta de Pedro Almodovar 

Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.

Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.

Après un détour compliqué par les airs (Le très dispensable Les Amants Passagers) Pedro Almodovar se recentre pour notre plus grand bonheur. Avec Julieta, le réalisateur espagnol livre un film fleuve entre passé et présent qui retrace la vie de Julieta. Héroïne almodovarienne jusqu’au bout des ongles, Julieta va tout connaître : du bonheur ultime à la solitude extrême. Plus qu’un portrait de femme forte, Julieta est un grand film sur la culpabilité. Peut-on vivre normalement avec une conscience dérangée par le passé ? Peut-on oublier les absents ? Grand absent du palmarès cannois, Julieta est le genre de film qui marque. De la double interprétation magnifique du rôle principal (la transition est d’ailleurs une des plus belles choses vues au cinéma…) à la mise en scène éblouissante en passant par le scénario génialement écrit, Julieta est un immense coup de cœur. Foncez-y, Almodovar est un génie ! 

Elle de Paul Verhoeven 

Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer. 

Il faut avouer qu’on y allait en s’attendant à voir le meilleur film français de l’année (si ce n’est de la décennie à en croire les retours cannois…). Résultat des courses, on a conscience de la liberté totale du film qui s’autorise tout ce qui est habituellement interdit mais on tombe un peu de haut quand on s’aperçoit qu’il n’ira pas plus loin. Film sur le couple, sur la réussite ou sur la découverte du plaisir SM, on ne saura pas trop dire de quoi parle Elle. À part d’Isabelle Huppert, absolument divine en reine des glaces et des garces. Dans sa façon de dilapider face caméra les rapports familiaux, Elle sera intéressant mais on préférera la subtilité et le dramatique d’Un Conte de Noël. Pas mauvais loin de là mais trop âpre pour séduire sur toute la longueur malgré un casting épatant !

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