Chocolat

Roschdy Zem en réalisateur on valide ! Surtout depuis le fascinant Omar m’a tuer. Alors quand on découvre qu’il s’attaque au premier artiste noir à découvrir le succès en France, on se dit qu’il faudra absolument voir Chocolat. D’autant plus quand un certain Omar Sy tient le rôle titre.

On a donc vu Chocolat et autant vous dire qu’on ne s’attendait pas du tout à ça. L’histoire se passe bien dans l’univers du cirque en plein Paris du nouveau siècle mais l’histoire qu’on pensait découvrir est bien sombre que le présager la bande annonce. Si la première partie est attachante (on voit comment un clown et son auguste vont séduire Paris contre toute attente) la seconde est beaucoup plus grave. Oui car accéder au succès c’est bien, garder la tête sur les épaules c’est autre chose.

Alors nous voilà arrivés au grand débat qu’on pourrait lancer autour du film : Chocolat est-il un film sur un homme noir qui voulait changer l’histoire ou est-ce celle d’un homme profondément égoïste dont l’ambition et l’arrogance ne peuvent que l’amener vers le bas ? Peut-être est ce un peu les deux à la fois… Nous on se range du côté de ceux qui pensent qu’avec un peu de patience et de sagesse, Rafael Padilla aurait pu devenir grand et contribuer au changement des mentalités. Le film de Roschdy Zem est en ce sens très déstabilisant tant on a pas l’habitude de voir en France des “biopics” qui ne cherchent pas à faire la part belle à l’artiste auquel il rend hommage. Ici, on est juste choqués par tant d’égoïsme et d’impatience…

Difficile alors de s’attacher au personnage principal même si on comprend le fond de sa révolte (mal menée malheureusement). En revanche James Thierrée est la grande révélation de film. Le petit fils de Charlie Chaplin a quelque chose dans le regard qui marque réellement les esprits. Son personnage devient alors presque plus intéressant que celui de Chocolat tant il est mystérieux et nostalgique. Voilà la grande force du film : son casting !

Dans la mise en scène enfin on aurait vu les choses différents histoire de ne pas tomber dans du classique déjà vu (les flash back, le Paris de La Mome) mais est-ce vraiment l’essentiel ? Quoi qu’il en soit, Chocolat est un film qui marque par sa singularité et son parti pris très sombre. A vous après de choisir votre camp !