IV

Le film : 

 

L’ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu’elle est tombée amoureuse d’un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l’épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n’est pas si simple…
C’est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme “trip” ou “démentiel”, “amour” est l’un de ces mots galvaudés à force d’être utilisés – sauf que celui-là n’attire que les ennuis.

 

Il y  a quelque chose de fascinant chez Paul Thomas Anderson. Comme s’il était seul capable de porter à l’écran des histoires complètement inadaptables. C’est le cas d’Inherent Vice, roman culte de la génération hippie made in California aussi incompréhensible que géniale. A la vue du film on ressent un peu la même chose. Impossible d’y voir clair dans l’intrigue labyrinthique imaginée génialement par Paul Thomas Anderson. On ne sait pas trop où on va mais ce n’est pas grave. Il faut accepter ce constat là pour apprécier pleinement ce film totalement en rupture avec tout ce que peut faire les Etats-Unis à l’heure actuelle.

 

Sorte de rêve qui a dérapé vers le cauchemar, Inherent Vice est beaucoup moins fun que ce qu’annonçait la bande annonce. Nostalgique et idéaliste, le dernier film de PTA se situerait quelque part entre Chinatown et Big Lebowski le tout à la sauce surf rock. L’épais brouillard de marijuana n’est en fait qu’un nuage dans lequel il faut se laisser lover. Accepter le délire pour y voir l’essentiel : une histoire d’amour entre un garçon et une fille.

 

Encore une fois, Paul Thomas Anderson s’entoure bien. D’abord avec Joaquin Phoenix qui continue d’étendre sa panoplie d’acteur. Ici en clown mélancolique, il n’est pas très loin de son rôle dans The Master… C’est à travers ce prisme qu’on se rend compte de la logique du cinéma du réalisateur américain : raconter des idéaux qui s’éloignent à mesure que la vie fait son travail. Ainsi Inherent Vice entre, malgré toute sa complexité, complètement dans le travail du cinéaste frère d’un Boogie Night et cousin éloigné de There Will be Blood.

 

Difficile de vous en dire alors plus sur le film si ce n’est que la photo est sublime et que la BO fait partie de ce qui se fait de mieux cette année. Polar fascinant et tordu, éloge de la paresse, film intello…. chacun se fera un avis. En tout cas gardez en tête l’histoire d’un enfant perdu dans une époque qu’il ne reconnait plus…

 

DVD et bonus :

 

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Avant toute chose on ne pourra que vous conseiller l’achat de ce film en Blu-Ray. Le travail hallucinant de Robert Elswit, chef opérateur attitré de Paul Thomas Anderson (absent sur The Master) méritant complètement une expérience HD à  la maison. Sur le DVD, on apprécie tout de même le grain et le niveau de détail qui retranscrivent très bien l’atmosphère du film. Côté son, rien à signaler si ce n’est encore une fois que la BO électrisante contrastant les longs dialogues méritent largement un passage au HD.

 

Côté bonus en revanche c’est la grosse déception. Rien à se mettre sous la dent si ce n’est 4 bandes annonces alternatives du film… Dommage on aurait aimé davantage !

 

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