De Rémi Bezançon on aime tout ! Depuis le premier jour du reste de ta vie, le réalisateur s’est affirmé comme digne porte parole d’une génération de trentenaires qui n’en finit plus de douter. Et comme on se reconnaît dans chacun de ses films, on s’est empressés d’aller voir Nos futurs.
Après la famille et le couple, Rémi Bezançon s’intéresse à l’amitié. Enfin à celle qui marque une vie. Ici, Yann et Thomas. D’un côté le cadre en costume cravate bien installé dans la vie entouré d’amis chiants, de l’autre l’éternel adolescent qui n’a pas grandi et prend la vie comme elle vient sans autre projet. Ensemble ils ont une idée, refaire une soirée comme celles qu’ils organisaient lorsqu’ils étaient lycéens.
Sur le papier on aime beaucoup, dans la réalité carrément moins… Rémi Bezançon déçoit là où ne l’aurait jamais imaginé : le scénario. Dès les premières minutes, on sent que quelque chose ne va pas. Entre une fête d’anniversaire grotesque et cliché, nous voici embarqués pour un Road trip facile et sans surprise où Rémi Bezançon joue de facilité en facilité. Lui qu’on a toujours trouvé si subtil, nous livre une histoire lourde et si peu original qu’on se croirait dans le pire de la comédie française actuelle. Pio Marmaï a beau dynamiter l’écran, la fadeur de Pierre Rochefort nous ramène toujours à notre réalité de spectateur abasourdi devant tant de blagues vaseuses. Mais où est passé notre Rémi Bezançon à nous ?
Il n’était pas très loin puisqu’il revient à 20 minutes de la fin, en une scène essentielle, à remettre en question la nature même du film. Et si ce n’était pas une réalité mais seulement un souvenir fantasmé ? Dans ce cas, l’exagération, les blagues, les raccourcis ne peuvent plus être pris au premier degrés et pris à travers le prisme de la mémoire, raisonnent différemment. Mais peut-on réhabiliter un film long et inintéressant par un twist final aussi intelligent soit-il ?
C’est toute la question qu’on se posera à la fin de la projection un peu secoué par l’expérience qu’on vient de vivre. Difficile alors de vous dire catégoriquement ce qu’on a pensé du film. On peut simplement vous dire qu’il vous réserve une surprise de taille que la bande annonce n’avait pas prévu… Et pour cette audace là, on s’incline toutefois devant la maîtrise de Bezançon.