Lorsque le générique tombe comme un couperet, on est un peu choqués. Comment une telle histoire n’a t-elle pas été racontée avant ? Comment a-t-on pu attendre 2013 pour réhabiliter un héros de la seconde guerre mondiale ?
Mais revenons au début. Imitation Game raconte l’histoire d’Alan Turing, mathématicien de génie qui s’embarque dans une équipe de recherche pour décoder Enigma en Angleterre alors que l’Europe est sous les bombes. Enigma c’est une machine qu’utilise les allemands pour envoyer des messages codés. Messages qui se transforment souvent en attaques imminentes. Nos héros ne sont pas sur le champ de guerre mais livrent une bataille qui pourrait faire basculer la guerre en faveur des alliés.
Sur le papier, l’histoire est fascinante. À l’écran il en est de même tant Imitation Game s’emploie à raconter un fait historique. Bien sur la vie personnelle d’Alan Turing sera racontée mais romancée sans trop de fioritures. Histoire que le spectateur s’immerge bien dans cette équipe de scientifiques bien décidés à s’employer jour et nuit pour arriver à leur fin. On apprend alors comment l’homme a du se battre contre sa hiérarchie pour mettre son projet sur pied, comment Alan a du s’adapter à la vie en société et surtout comment un soir autour d’une bière la lumière fut. Assez incroyable d’apprendre aussi que même en ayant décodé la machine, le plus difficile restait à faire : cacher aux allemands qu’ils avaient réussi, de peur de voir un nouveau codage voir le jour. Film de grande intelligence, raconte une partie de la guerre inconnue, partie de la guerre qui a quand même sauvé plus de 10 millions de vie…
Si on a apprécié la partie historique, difficile d’y voir un quelconque intérêt cinématographique. Là, on se dit qu’avec un vrai réalisateur et un parti pris, le film aurait pu être carrément inoubliable. Malheureusement on se retrouve avec un long métrage très académique ( trop ) qui manque cruellement d’identité. La preuve de ce manque d’originalité, des flash-back pas franchement utiles et des images d’archives pour raconter la guerre… La musique de Desplat n’aidant pas à rendre le tout plus original vous l’imaginez facilement !
Même si on est déçus par ce petit gâchis, on en tirera toutefois une belle leçon d’histoire (et de tolérance !!!) portée par un Cumberbatch inspiré. La patte anglaise nous aura également bien plus avant que le réalité nous rattrape : décédé à 41 ans suite à un traitement hormonal pour lutter contre son homosexualité, il aura fallu attendre 2013, pour que la Reine réhabilite enfin ce génie solitaire…