A l’occasion de la venue de l’équipe du film au 40ème Festival de Deauville, Metropolitan Filmexport a organisé pour « Les Recettes du Bonheur » une table ronde à laquelle nous avons assisté dans une ambiance…incroyable !

Nous commençons la rencontre avec Manish Dayal, jeune acteur américain d’origine indienne, connu notamment pour son rôle dans 90210, le nouveau Beverly Hills. Souriant, heureux d’être en France, l’acteur se prête au jeu des questions avec enthousiasme et un peu de français qu’il a appris pendant le tournage.

Manish Dayal Les recettes du bonheur Deauville

Est-ce que votre rôle dans Switch vous a aidé pour faire le film?

Oui ! Il y a eu un jour de stage de cuisine intensif pour le show où j’ai appris à couper les ingrédients comme il faut et cuisiner le poulet. Concernant « Les recettes du bonheur », j’ai suivi en pré-production plusieurs classes de cuisine, françaises et indiennes. Je me suis inspiré des deux, comme mon personnage dans le film qui suit son instinct en piochant dans les deux cultures. Donc j’ai réutilisé ce que j’ai appris en pré-production mais je me suis surtout forgé mon propre personnage et ma propre technique.

Est-ce que vous avez du travailler sur votre accent indien (qu’il n’a pas du tout en tant normal) ?

Oh oui ! (rires) En fait, l’accent d’Hassan (son personnage dans le film) doit évoluer également au fil du film. Au début, il est tout jeune et innocent, et n’a jamais voyagé en dehors de l’Inde, son accent est « pure ». Puis il voit Londres, Paris, y passe du temps…et son accent change donc comme lui. Et puis de toute façon, je ne maitrisais pas son accent de base, car il vient d’une région d’Inde différente de la mienne, et comme vous en France nous avons tous des accents régionaux différents ! Car comme vous pouvez l’entendre, je suis bien américain. Il fallait donc trouver à la fois le bon accent indien et en plus les modifications de cet accent par la suite.

C’est votre premier « premier rôle », qu’est ce que ça vous fait?

C’était incroyable. J’ai eu la chance de pouvoir en même temps jouer et apprendre à jouer avec des acteurs incroyable, d’Helen Mirren à Om Puri, très connu en Inde. Bien entendu, il y a aussi Lasse Hallstrom et nos deux producteurs Steven Spielberg et Oprah Winfrey. C’était pour moi une expérience inoubliable.

Vous avez rencontré les producteurs Steven Spielberg et Oprah Winfrey justement ?

Oui. Plusieurs fois même ! Ils étaient très présents et investis sur le projet. J’ai passé beaucoup de temps avec Oprah surtout. Ils m’ont tous les deux exprimé leur intérêt pour ce projet et pourquoi ils se sentaient impliqués dedans. Au final, le film traite de gens qui subissent des préjudices basés sur des préjugés raciaux et je crois que ce thème leur parle à tous les deux…

On entend du français, de l’anglais et de l’indien dans le film. C’était facile de se comprendre sur le plateau ?

Oui. Et c’est ce que j’aime dans le film. Nous n’avons pas besoin de sous-titrer tout ce qui y est dit car au final tout le monde parle le même langage, celui de la cuisine. C’est ce qui lie mon personnage à celui de Charlotte LeBon par qui il est fasciné car elle connait toutes les cuisines du monde, pas uniquement la sienne.

Comment était votre relation de tournage avec Charlotte LeBon justement?

Excellente ! (rires) Nous sommes devenus très bons amis. Elle m’a fait beaucoup rire et je pense l’avoir fait rire aussi. Ce qui fait beaucoup de rires ! Cela dit parfois nous devions quand même être sérieux. Mais je ne travaillais pas avec elle comme avec les autres. Nous sommes deux personnes qui marchent à l’instinct. Nous ne planifions rien, nous n’avons répété aucune scène ensemble, ce qui devait arriver arrivera de toute façon… Et ça a très bien fonctionné pour nous.

Et travailler avec la grande Helen Mirren, c’était comment ?

Incroyable. J’ai pu l’observer sur le plateau et en dehors du plateau. A notre première répétition j’étais très stressé en face d’elle. Puis le soir même nous avons diné ensemble, elle m’a raconté plein d’anecdotes, nous avons appris à nous connaître et cela m’a aidé à être moins impressionné.

Et la nourriture sur le tournage…elle était bonne au moins ?

(rires) Oh oui ! Nous avions un super traiteur dont j’ai oublié le nom. J’ai particulièrement apprécié qu’on me cuisine du canard. Je n’en n’avais jamais mangé avant je crois.

Qu’est ce que vous pensez de la cuisine gastronomique et moléculaire que l’on voit dans le film?

Je trouve ça…bizarre. Je ne trouve pas que ça ait du goût en fait. C’est fun à cuisiner car on manipule plein de substances et on peut faire des formes incroyables et créatives, mais le goût n’est vraiment pas le meilleur pour moi.

Vous souvenez-vous de quelques recettes du tournage ?

Je me souviens de celle du boeuf bourguignon. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai réussi à le refaire parfaitement bien, mais je m’en souviens ! Mais ce plat demande beaucoup de patience et de temps.

Et vous êtes capable de refaire la même omelette que celle dans le film ?

Oui ! Ça je peux le faire. En réalité, c’est mon omelette dans le film. A l’origine dans le script, je devais faire une omelette française. Mais pour moi ça n’avait aucun sens pour mon personnage. Hassan ne peut pas savoir comment faire une omelette française. J’ai demandé à Lasse si je pouvais changer l’omelette et la rendre plus spécifique à mon personnage, et au réalité c’est aussi ce que fait Hassan dans le film avec sa culture insufflée dans sa cuisine. Tout cela était donc très juste au final. Donc oui, j’ai fait la même omelette que me cuisinait mon père quand j’étais jeune.

Et si vous n’étiez pas acteur, vous seriez cuisinier ?

Oh non. Être chef demande beaucoup de travail. Je pense avoir la motivation et la persistance que ce métier demande mais le niveau de patience qu’exigent les chefs est unique. Et ça je n’en serais pas capable !

Qu’est-ce qui était le plus dur à faire dans ce film ?

Je dirais : trouver la voix de mon personnage. Il a fallu créer un accent, trouver le bon, et le faire évoluer en même temps que Hassan. Et cela doit se ressentir dans le film tout en restant subtil. C’était quelque chose de fondamental pour moi, que cela sonne juste avant de pouvoir tourner. Il évolue aussi physiquement d’ailleurs. Après tout, l’histoire se déroule sur une dizaine d’années. On doit le voir devenir adulte. Tout ça m’a donc demandé beaucoup de travail.

Le film est un vrai succès aux USA. Recevez-vous beaucoup de demandes depuis ?

Des choses se passent oui. Je veux juste trouver le bon prochain rôle. Donc oui, j’ai des propositions, mais je veux trouver quelque chose qui sera un aussi beau challenge que « Les recettes du bonheur ». Je ne demande qu’à apprendre ! Je sais désormais être un chef, enseignez moi autre chose ! C’est tout ce que j’aime dans le métier d’acteur.

On vous a vu dans des séries et au cinéma. Qu’est ce que vous préférez tourner ?

J’aime beaucoup les deux. J’aime les films car vous avez le temps de beaucoup travailler sur votre personnage, de le faire évoluer. Vous travaillez également avec beaucoup de personnes. En télé, c’est beaucoup plus rapide, le rythme est soutenu, vous devez faire des choix rapides et apprendre très vite. Mais c’est ce que j’aime à la télé aussi, cette vitesse.

Donc vous êtes prêt à retourner dans des séries ?

Peut-être ! Si c’est la bonne série, le bon rôle et le bon projet, oui. (sourire)

Vous avez un rêve précis, un réalisateur avec qui tourner par exemple ?

Je dois avouer que ce film se rapproche fortement de mon rêve ultime. J’ai toujours été un immense fan de Spielberg, c’était mon idole enfant et il est la raison pour laquelle j’ai voulu faire ce métier. Du coup j’ai presque réalisé mon rêve… J’aimerai aussi vraiment travailler avec Scorcese.

Est-ce que votre rôle dans 90210 a été un tremplin dans votre carrière ?

Oui. A l’origine dans la série, je ne devais rester que le temps de quelques épisodes. Mais son histoire était trop intéressante. C’est un jeune américain qui n’avait encore rien vécu jusqu’à ce qu’il doive combattre un cancer en phase terminale. Son histoire était très différente du reste de la série. Le public s’y est attaché je pense. Et du coup je suis resté…

Retrouvez notre avis sur le film dans le résumé de Deauville jours 1&2

Les Recettes du bonheur, en salles le 10 septembre.

Author

Grande enfant qui donne son avis sur les films et les séries sur WAG. Et sur cine-nerd.fr . Et aussi sur welovecinema.fr ... Aime les acteurs et les expose sur ses avatars Twitter (@AnaBerno). Véritable pipelette à tendance bisounours, je suis pourtant Bretonne, donc mangeuse de crêpe têtue. Ce que je préfère sinon, c’est découvrir de nouveaux endroits à visiter et des nouveaux bars à tester entre amis.

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