Premier film atypique pour Thomas Cailley qui s’entoure de la géniale Adèle Haenel pour un cours de survis en pleine nature qu’on est pas prêts d’oublier ! Critique !
Arnaud a 17 ans et la tête sur les épaules. il rencontre Madeleine. Jusqu’où Arnaud doit-il aller pour elle, puisqu’elle ne lui a rien demandé ?
Il y a des films dont le buzz dépasse même le sujet du film. Sérieux candidat à la caméra d’or cannoise, Les Combattants avait fait parler de lui des mois avant sa sortie. Du film on ne savait pas grand chose si ce n’est qu’il avait secoué la Croisette et qu’il continuait à tout emporter sur son passage là ou il était présenté. Il faut dire que même si le réalisateur nous était inconnu, un nom, un seul nous obligeait à en savoir plus. Ce nom c’est Adèle. Oubliez la mangeuse de pates amoureuse d’Emma et tombez sous le charme d’Adèle Haenel. A 25 ans, la belle n’en finit plus de faire les bons choix. Révélée par Céline Sciamma dans Naissance des Pieuvres, poupée désespérée dans l’Apollonide, la jeune actrice vient d’ajouter à son arc un César du Meilleur Second Rôle pour son interprétation magistral dans Suzanne. Bref Adèle Haenel quoi… Alors quand en plein festival du film romantique de Cabourg, on apprend que le film est projeté on fait en sorte d’être au rendez-vous !
Les Combattants c’est quoi ? Derrière ces deux lignes de synopsis se cache l’histoire d’Arnaud et Madeleine, deux adolescents qui doivent quitter l’enfance et devenir adulte. Une rencontre fortuite entre Arnaud le garçon raisonnable et censé , et Madeleine, le garçon manqué têtue et prêt à tout pour rentrer chez les para… Un combat de lutte sur la plage et un chantier qui emmène nos deux compères à se revoir et nous voilà en route pour l’aventure !
Si il y a des choses à apprécier d’abord dans ces combattants là, c’est sa volonté de renouveau. On a beau y réfléchir on ne voit pas quel film français avait fait preuve d’autant d’ambition et d’autant d’originalité jusqu’alors. Un premier film comme on en voit peu qui nous aura donné bien plus qu’on en attendait ! Un film sur l’armée aussi naturel qu’absurde, bref une vraie claque qu’on aura du mal à expliquer !
Déjà, il nous faut saluer la fine écriture de ce film qui autorise des moments de pures drôleries. On aura rarement autant ri au cinéma tant les situations loufoques mais non moins géniales se multiplient. Jamais bête ni facile, les Combattants nous fera sourire clairement à de nombreux moments. On est pas prêt pas d’oublier une fausse grenade lancée dans un réfectoire ou un drôle d’exercice d’apnée à coup de tuiles…
Au delà de ces situations géniales, le film n’en oublie jamais de rester lucide et intelligent. Ici, on posera des questions sur la volonté, la peur de grandir, les difficiles choix qui s’offrent à nous, le besoin de s’instaurer des croyances et la nécessité de se tracer une route… Sa route dans le meilleur des cas, la route qu’on a décidé pour vous dans l’autre… A moins qu’il ne s’agisse du chemin que vous pensez vouloir au plus profond de vous mais qui s’effrite ? Les Combattants devient alors un film d’apprentissage où chaque pas vers l’âge adulte est un peu plus lourd chaque jour.
L’affiche ne nous avait pas menti, le film est bien porté par deux comédiens. Adèle Haenel bien sur qui trouve ici un rôle qui lui colle à la peau mais surtout la révélation Kevin Azaïs. Alors qu’on aurait bien vu le jeune homme se faire complètement bouffer par le charisme d’Adèle, celui-ci réussit à s’imprégner de la caméra pour s’imposer finalement très facilement. Un nom à bien retenir !
Dans une pudeur vraiment admirable, Thomas Cailley nous livre un premier film drôle et touchant. Le genre de film qui ne peut vous laisser indifférent et qui vous donne envie de regoûter aux plaisirs des grandes vacances estivales !