Synopsis: Cathy Jamison, une mère de famille tout ce qu’il y a de plus normale, professeur dans un lycée, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Il ne lui reste plus qu’un an à vivre et elle compte bien en profiter pour devenir celle qu’elle a toujours voulu être, ou celle qu’elle a été mais qu’elle a perdu sur son trajet…
Dit comme ça, toute cette histoire de cancer parait peu réjouissante. Mais c’est oublier que la série est diffusée sur Showtime, la chaîne qui réussit à vous faire aimer un serial killer comme Dexter, flirtait avec le sexe inconventionnel avec Californication ou The L word ou qui avait déjà trouvé le moyen de rendre la mort hyper fun dans la série Dead Like Me.
Forcément, on se doute qu’avec un thème pareil, la série produite par Darlene Hunt (et Laura Linney) ne risque pas de se terminer en Happy End. Pourtant, il serait bête de ne pas se plonger à 100% dans ces épisodes car ils sont loin d’être aussi plombants qu’on ne le pense. Bien au contraire, The Big C, bien qu’étant extrêmement réaliste, a su utiliser les codes de la comédie pour parler d’un sujet encore tabou malgré son omniprésence aujourd’hui: le cancer. Difficile à croire, mais oui, The Big C vous fera pleurer de rire sur ce sujet au grand C !
En effet, la série surprend immédiatement par un humour décapant. Le personnage de Cathy Jamison réalise sous nos yeux tout ce qu’une personne qui sait qu’elle va mourir pourrait souhaiter faire ou refaire avant de passer l’arme à gauche: vivre une histoire d’amour passionnée avec un amant, s’offrir une piscine ou une belle voiture, se faire tatouer, ou refaire un enfant? Laisser une trace honnête et inoubliable à son mari et son fils en s’assurant qu’ils iront bien? Si tout le monde réagit différemment dans ces cas là, Cathy Jamison prend toujours le chemin le plus inattendu mais le plus poétique qui soit.
Enfin la poésie n’est pas toujours présente dans cette série totalement politiquement incorrecte où se retrouvent des personnages hauts en couleurs et hilarants. Du mari un peu beauf (Oliver Platt) à l’ado en rut (Gabriel Basso) en passant par une élève noire et obèse (Gabourney “Precious” Sidibe) ou bien par un frère bipolaire (John Benjamin Hickey) qui s’en prend à une vieille voisine aigrie, Cathy est entourée d’un univers de personnages secondaires que l’on aime autant qu’elle, finement écrits et qui participent pleinement à l’histoire et à l’humour de la série.
Car The Big C, plutôt que de vous faire vous apitoyer sur votre sort, à ce pouvoir incroyable de vous donner l’envie de courir vers vos proches pour leur dire que vous les aimez à chaque fin d’épisode. Elle vous donne aussi l’envie de dépasser vos limites, de faire ce que vous avez envie de faire car elle vous rappelle que la vie est bien trop courte…En bref, plutôt que d’être une série sur la mort, The Big C est la plus belle ôde à la vie que l’on puisse trouver.
On se bat tout au long de la série aux côtés de Cathy qui, étrangement, intéresse légèrement moins dans la 3ème saison quand elle va un peu mieux. Preuve que le cancer est, lui aussi, un personnage à part entière de la série, et qu’il est le ciment des relations entre tous les membres de cette famille dérangée. Évidemment, la saison 4, la dernière, est-elle beaucoup plus difficile à regarder, car on sent et on voit la souffrance du personnage principal, et rien ne nous est épargné dans ces 4 ultimes épisodes de 55mn (contre des épisodes de 26mn dans les autres saisons).
Mais à la fin, reste une incroyable bulle de bien-être dans laquelle Cathy Jamison nous a plongé durant 4 saisons et l’on a du mal à dire adieu à cette série incroyable portée par une actrice principale (Laura Linney) qui mérite tous les éloges du monde pour sa simplicité, son humour et son authenticité. De plus, la série s’offre à chaque saison des guests de qualité dans des rôles drôles et touchants, d’Idris Elba à Susan Sarrandon ou encore Liam Neeson qui bourdonne d’idées positives… Tous ces guests aident constamment Cathy à dézinguer toutes les idées reçues sur la maladie, la religion, l’amour et bien d’autres dans des situations rocambolesques.
En bref, vous auriez tort de vous priver de The Big C, tout comme les chaînes françaises ont tort d’être frileuses à l’idée de diffuser cette série juste pour son thème principal. Car rappelons-le: non il n’y a pas de honte à avoir un cancer, et non il n’y a pas de honte à savoir en rire intelligement, surtout si le message diffusé permet de sensibiliser le public à une cause (mettez de la crème solaire comme dit Cathy!) et le pousse à profiter pleinement de la vie. Non, vraiment, à part un immense MERCI, je ne vois pas ce qu’on peut dire à The Big C.
Nous faisant passer du rire aux larmes en deux secondes, en liant le cancer à des histoires auxquelles on s’identifie facilement (relations frère-soeur, divorce, adolescence, mort…), en étant juste à chaque situation filmée, en étant gentiment pleine de folie, The Big C restera parmi les meilleures séries qui existent et définitivement parmi les mieux écrites. Well done Cathy Jamison, en attendant, moi je lâche mon clavier et je retourne profiter de la vie tant que je le peux !
N.B: Le coffret des trois premières saisons est déjà disponible à petit prix ici !
2 Comments
Génial ce site
Mais un peu généraliste
:D
Spécial Dédicace.
Ahah ! Et en plus il y a vraiment des docteurs dedans du coup ;)