Capable du meilleur (Un Homme d’exception) comme du pire (Da Vinci Code), Ron Howard célèbre mercredi son grand retour au cinéma. Au programme, de la F1 et une rivalité entre deux immenses pilotes pour un long-métrage qui emballe déjà la critique. Retour sur un film qui vise la pôle position.

RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts.

S’il y a bien un film dont tout le monde parle aujourd’hui, c’est bien Rush. Encensé par la critique, le nouveau film de Ron Howard semble mettre tout le monde d’accord. Il faut dire qu’un film de F1 avec Daniel Brühl et Chris Hemsworth ne peut laisser personne indifférent. Si les garçons se délecteront de cet univers très masculin, les filles de leur côté se rinceront les yeux devant Chris Hemsworth qui a troqué son marteau contre un volant de formule 1. Rush ou le film qui devait réconcilier tout le monde avec la course automobile.

Oui car la F1 sera bien le fond de commerce de ce Rush. Si les films de sport où les champions mettent leur vie en jeu à chaque instant se multiplient on ne s’attendait pas à découvrir un film qui traite de la formule 1 comme un combat de boxe. Revenant sur la rivalité qui unissait James Hunt à Niki Lauda, Rush montre l’univers de la F1 comme on ne l’a jamais vu. Si comme nous la F1 se résume à un long moment d’ennui commenté par Denis Brogniart le dimanche matin sur TF1, vous devriez être grandement surpris par Rush qui lève le voile sur un univers trop peu connu où l’argent est roi et les portes de la gloire bien difficile à ouvrir. Un monde dans lequel les pilotes sont considérés comme des rock-stars qui ne vivent que pour la course. La F1 devient en ce sens bien plus glamour que l’on imaginait.

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Si le fond est passionnant et l’univers dépeint vraiment fascinant, Rush calera finalement assez vite. Déjà parce que pour un film qui traite de F1, il faut avouer que les scènes de courses ne sont pas une réussite tant elles manquent cruellement d’enjeux et de tensions. Ron Howard ne sachant pas quoi filmer mêle plans de moteurs, gros plans sur les visages, vues aériennes des courses et images d’archives pour un résultat vraiment à la limite de l’acceptable. De même, dans ces scènes, on ne ressent jamais le danger tant elles défilent vite. Bizarre pour un film sur un sport où on est censé jouer sa vie à chaque départ… La faute aussi à une musique sur-exploitée qui nous spoile tout le film 10 secondes avant chaque scène un peu cruciale.

Difficile alors de rentrer vraiment dans le film. Déjà parce qu’il faut bien une heure avant que le départ soit réussi et surtout parce que Ron Howard s’appuie trop sur la puissance de l’histoire pour servir son film. Aucune prise de risque ici tant dans la mise en scène qui manque cruellement de caractère, tant dans son parti pris. Le réalisateur choisissant de dresser un portrait hyper-sympathique de James Hunt face au très sévère Niki Lauda. On aurait aimé plus de subtilité ou d’en voir un peu plus sur la part d’ombre de Hunt et l’humanité de Lada. De même on nous parle beaucoup de leur rivalité, mais rien n’est montré sur leur amitié  qui était pourtant réelle. Rush survolant trop son sujet et n’étant jamais suffisamment audacieux pour fonctionner réellement. On aurait aimé un film plus Rock’N’Roll ou plus glauque.

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Annoncé comme un des grands films de l’année, Rush ressort comme un bon divertissement mais sans plus. La faute à une mise en scène plate qui ne prend aucun risque et à des facilités qui font carrément sourire ou soupirer. Rush aurait sans doute été bien meilleur avec un vrai réalisateur derrière. Quelqu’un capable d’imposer son style et non pas de se laisser porter par la puissance d’une histoire vraie. Sympathique mais clairement pas inoubliable malgré un duo d’acteurs qui fonctionne parfaitement.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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