Elle était de passage au Festival du film américain de Deauville, et on en a profité pour échanger sur son parcours, ses envies et ses goûts en matière de ciné.

Rencontre avec la pétillante et sympathique Barbara Cabrita.

Barbara Cabrita

Le festival de Deauville

Vous venez tout juste d’arriver à Deauville. C’est comment ?

Barbara : Ah j’adore ! C’est un super Festival. Les organisateurs sont tellement gentils, ils m’avaient déjà invitée au Festival de Beaune en avril dernier pour être membre du Jury Sang Neuf avec une super sélection. Être membre d’un jury c’est super, ça nous aide beaucoup à affiner notre critique, notre regard. C’est vraiment un apprentissage.

Ça doit aussi vous aider pour votre jeu d’actrice, non ?

Barbara : Oui, beaucoup. On découvre tellement de talents différents. Dans les Festivals, on voit beaucoup de films qui ne sortent finalement jamais en France. C’est plein de découvertes d’acteurs, d’actrices et même de réalisateurs. Ça peut devenir une belle source d’inspiration.

C’est votre première fois à Deauville, pour ce Festival ?

Barbara : Oui, c’est une première. J’ai déjà pu voir le film d’hier soir, Parkland, mais j’ai très envie d’aller voir des films en compétition durant mes quelques jours ici.

Le cinéma américain et ses références

Êtes-vous un peu cinéphile ? Voir autant de films différents sur une courte durée, ça vous plait ?

Barbara : Oui, oui, beaucoup et ça fait vraiment partie du boulot. Après c’est vrai que je connais des personnes incollables qui vont vous sortir énormément de références. Moi, j’en suis pas à ce point-là, mais en revanche, c’est vrai que le côté vieux film américain, les films de Cassavetes avec Gena Rowlands, ça me parle beaucoup. Donc en ce sens, je suis cinéphile. Malheureusement je ne vais pas assez au cinéma à mon goût. Pas par manque d’envie, mais par manque de temps. Après, j’ai des phases. Parfois je peux enchaîner beaucoup de films sur 2 ou 3 jours, ce sont mes séances de rattrapage.

Justement, en termes de cinéma américain, c’est quoi vos références, vos films cultes ?

Barbara : Moi, vraiment, ma référence c’est Cassavetes. Notamment Une femme sous influence. Après c’est vrai qu’il y en a beaucoup qui aiment ce film, ça peut paraitre un peu bateau de dire ça, mais en même temps on ne peut pas faire autrement que de l’aimer. TOUT est parfait. Après, il y a Kubrick. J’aime son univers, sa complexité.

Donc le cinéma actuel, ça vous branche moins ?

Barbara : Si, aussi, bien sûr, mais ça me vient moins facilement. Le dernier film qui m’a vraiment marqué, je crois que c’est Drive avec Ryan, évidemment, mais à côté de ça, y’a surtout une mise en scène géniale. À partir d’un scénario très classique, le mec arrive à sortir une pépite.

Et qui sont vos acteurs et actrices préférés ?

Barbara : Encore une fois, Gena Rowlands, c’est une femme que je respecte énormément qui a un jeu bien particulier qui traverse tous les âges. Et y’en a beaucoup d’autres, comme Famke Janssen qui est aussi à Deauville justement, Carey Mulligan ou Michelle Williams que je trouve extraordinaire et qui fait un très beau parcours. Elle est partie d’une série télé pour ados et a réussi derrière à enchaîner comme il fallait. C’est très beau.

Côté télévision

Vous aussi vous venez de la télévision et des séries. Est-ce que ça a été difficile de rebondir après Le Groupe ? 

Barbara : Non, parce que la série n’a pas marché. On a eu la chance que ça s’arrête vite. On a tourné que 8 mois finalement. Puis j’avais fait ça comme ça, je ne connaissais pas le métier, j’étais à la Fac, on m’a proposé de tourner, je me suis dit pourquoi pas, c’est bien comme job d’été. Après on m’a proposé de continuer jusqu’en février, je me suis dit c’est pas grave et j’ai pris une année sabbatique.

Comment s’est présentée cette opportunité ? 

Barbara : Ma mère m’avait fait faire des photos quand j’étais ado. Derrière mon dos, elle les a envoyées à une agence de mannequinat junior. Ils m’ont prise, mais ça ne marchait pas du tout. Je n’avais pas la taille mannequin (ndlr : elle mesure 1m63), je faisais une photo tous les 6 mois en gros. C’était quand même cool, ça me faisait de l’argent de poche. C’est cette agence qui m’a dit un jour qu’il y avait un casting pour une série télé. Je me suis lancée et ça a marché. Après, pour être honnête, je me suis dit que si c’était ça le métier d’acteur, c’était pas pour moi. Humainement, je ne me sentais pas bien. L’équipe était géniale, on riait beaucoup, mais l’envers du décor, c’était autre chose. Pour des jeunes de moins de 20 ans, c’était déstabilisant. Après Le Groupe, un peu par hasard, il y a un agent qui m’a contacté et qui m’a proposé un petit rôle dans le film Les Amateurs. Là, c’était beaucoup mieux. C’est un autre rythme de travail, on a le temps de travailler.

Du coup, terminée la Fac ? 

Barbara : Je me disais à chaque fois que j’allais reprendre à la rentrée suivante, mais les opportunités se sont plutôt bien enchainées. Près de 10 ans après, pendant que je tournais RIS, j’ai eu l’impression qu’il me manquait un truc, que je tournais en rond. C’est comme ça que j’en suis venue à faire une licence d’anthropologie tout en continuant à tourner dans la série. J’arrangeais mes horaires comme je pouvais. C’était génial comme période. La journée je tournais et/ou j’allais en cours et le soir j’étais au théâtre. J’ai fini par avoir mon diplôme et j’étais très fière, c’était comme un accomplissement.

Aujourd’hui où en êtes-vous ? Vous êtes une touche à tout, vous avez été actrice au cinéma, à la téle, au théâtre mais aussi mannequin…

Barbara : Aujourd’hui, j’ai vraiment la volonté de me tourner davantage vers le cinéma. Un peu avant La Cage Dorée en fait, j’ai su que c’était ça. L’envie d’explorer plus de personnages. C’est RIS qui m’a fait prendre conscience que j’avais envie de faire ce métier-là Je me rends compte qu’avec tout ce que je vous raconte, on peut croire que c’était pas du tout ce que je voulais faire, actrice, que ça a été un hasard. C’est pas du tout ça. J’avais en fait l’impression de ne pas être légitime, d’avoir la chance de faire ce métier-là contrairement à d’autres qui prennent beaucoup de cours de théâtre. Rien que par rapport à ça, je ne peux pas avoir ce discours et m’en foutre. Donc en parallèle, pendant 4 ans, quand je tournais RIS, j’ai suivi un cours de théâtre pour me sentir plus légitime et ne pas avoir l’impression de prendre la place de quelqu’un d’autre. Pour en revenir à votre question, même si le cinéma m’attire, je reste ouverte à la télé et au théâtre. Je n’oublie pas que c’est la télé qui m’a lancée.

Propos recueillis par AL, Anais et Marine le 05/09 au Festival du film américain de Deauville 2013.

Author

Banlieusarde de souche, parisienne d'adoption, New-Yorkaise de cœur. S'épanche régulièrement sur La Bobine Sélective pour partager son amour du 7ème art. Aime la bière de toute sorte, le foot bourrin, les films d'horreur sanguinolents mais aussi le champagne avec des fraises, le vernis à ongles rose et les comédies romantiques pleines de clichés.

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