Lundi 24 et mardi 25 juin, Alicia Keys remplissait Bercy pour son “Set the world on fire tour”. Anniversaire de la mort de Michael Jackson oblige, la foule patiente en ce mardi soir au son du best of du roi de la pop. Certains brandissent des photos de lui, d’autres chantent ou dansent et la salle se chauffe gentiment.
20h tapantes, le chanteur-lover Miguel fait son entrée pour la première partie qui durera 45mn. Même si l’on ne peut pas rêver mieux pour assurer le show à Bercy, il faut quand même avouer que ce Miguel qui fait craquer les minettes en fait des tonnes. Ce pseudo Usher a beau avoir une belle voix, un physique avantageux et de la musique qui envoie, la foule est peu convaincue par la profondeur de ses paroles. La palme à ces 3mn durant lesquelles le chanteur répètera “Do you like drugs? Oh yeah, me too” de façon lascive…
Complètement à l’opposé de ça, Alicia Keys fera son entrée à 21h30, trois quarts d’heure après (la faute à une scène impressionnante qu’il fallait mettre en place) sur les notes de “Karma“. Sublime, en haut des marches, chapeau sur la tête et ses formes mises en valeur par un pantalon taille haute et un mini haut, la belle commence le show et nous fait chanter sur “You don’t know my name“.
Quatre danseurs au physique de rêve l’accompagnent, ainsi que 2 choristes et de nombreux musiciens. Son immense piano blanc l’attend au milieu de la scène mais elle préfère s’offrir un petit bain de foule pour commencer, et économiser sa voix sur les refrains durant lesquels sa choriste impressionnante prend le relai. Même si ça peut paraître surprenant au début, la foule comprendra vite pourquoi Alicia tiendra tant à se préserver!
Elle enchainera les hits jusqu’à un Fallin’ repris à l’unisson par la foule, et aura déjà changé 4 fois de piano avant de disparaitre quelques instants pour se refaire une petite beauté en laissant la place à son équipe qui se lancera dans un medley de Marvin Gaye chaudement applaudit. Puis la belle reviendra enflammer la scène sur un “Limitedless” qui fera danser la fosse et les gradins, sur le sample raggae de Murder she wrote. Alicia régale les yeux de ces messieurs (et des dames !) en dansant avec ses 4 Apollons.
Puis elle s’installe au piano pour ce qui sera un enchaînement de 5 titres au piano-voix uniquement, d’une puissance incroyable. Jamais Bercy, avec ses spectateurs, n’aura été aussi silencieux. La foule respecte, écoute, et est émue aux larmes plusieurs fois par tant de talent. Unbreakable, Doesn’t mean anything, Brand new me, Not even the king, If I ain’t got you feront ainsi frissonner la salle entière et montrera l’étendu des capacités vocales de la belle à son piano. Moment magique.
Alicia Keys se relève alors pour remettre le feu à la scène avec No One repris en coeur, suivi d’un New Day à la scénographie incroyable. C’est ensuite que la chanteuse récupère 2 tambours, et commence, debout, à donner le rythme de toutes ses forces avant de montrer toute sa puissance sur un Girl on fire mémorable. Les filles seront déchaînées, souvent prises à partie dans la soirée par Alicia en mode féministe, et les danseurs assureront le show. Bercy bouillonne alors sur le dancefloor mais l’immense rideau blanc retombe de nouveau sur la scène.
Le public reprend les “oh oh oh” de Girl on fire pour faire revenir la chanteuse sur scène. Mais quelques instants après, c’est le visage de Jay-Z qui apparait sur le rideau blanc. La foule hurle de toutes ses forces, les danseurs viennent faire du breakdance devant l’image du rappeur qui entame “Empire state of mind”. C’est alors que le rideau se lève, les écrans diffusent des images de New York, et Alicia Keys revient sur scène dans une superbe robe violette à paillettes pour la dernière chanson. Quelques “Coz you’re in Pariiiiiiiis” viendront remplacer le nom de Big Apple dans le texte, la chanteuse remerciera ses musiciens, choristes et danseurs, saluera le public et disparaitra magistralement de scène comme elle est arrivée: avec classe.
Bercy aura vibré 2 heures devant le talent à l’état pur, la beauté, la douceur et la simplicité d’une interprète très à l’aise sur scène et ultra généreuse avec son public. Et avec le reste du monde, puisque le message pour son engagement dans la lutte contre le SIDA aura bien été entendu. Une belle leçon d’humilité que ce Girl on fire Tour qui fait danser autant qu’il émeut. Alicia Keys est une diva, dans tous les bons sens du terme, et a prouvé durant ces 2 jours qu’elle mérite à jamais la reconnaissance que le public lui offre. Merci à elle !