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Le PSG est Champion de France. Pourtant, il n’a jamais été aussi dur pour moi d’annoncer “Je suis supportrice du PSG”. Quand la honte l’emporte sur la fierté et la bêtise sur le respect.

J’ai grandi entourée d’un frère abonné, collectionnant tous les albums Panini sur le foot et élevée par un Papa presque autant mordu. J’aimais mes barbies mais quand on est jeune, on a toujours envie de marcher dans les pas de ses aînés. J’ai d’abord suivi le foot pour pouvoir avoir un sujet de discussion supplémentaire avec les hommes de la famille et puis j’ai fini par vraiment aimer ça.

Pourtant, quand on y réfléchit bien, ça fait des heures et des heures perdues à regarder des hommes taper dans un ballon. Parfois, il n’y a pas de buts. Souvent, le spectacle n’est pas au rendez-vous. Et, quelquefois, votre coeur s’emballe, vous vibrez avec 45 000 personnes en chantant des chansons pas forcément d’un niveau de français plus élevé que celles de Dorothée. C’est pour ces moments-là que j’aime le foot. Pour me sentir en communion avec mes proches, avec les autres supporters, avec le monde.

Ce Lundi 13 Mai, je me suis rendue au Trocadéro dans ce but. Verser quelques larmes de bonheur, remercier Paris pour ce titre de Champion “19 ans après”, me sentir proche pendant quelques secondes de personnes que je ne reverrai jamais. À la place, j’ai eu une des plus belles peurs de ma vie, un sentiment de honte indéfinissable et cette colère qui peine à me quitter depuis.

J’étais arrivée à l’heure, me glissant au milieu de la foule pour mieux profiter de l’ambiance et de la fête. Mais dès les premières minutes, j’ai senti que ça allait déraper d’une façon ou d’une autre. Tandis que des mecs un peu trop costauds pour moi allumaient des fumigènes à quelques centimètres de ma tête, des papas devaient clairement regretter  d’avoir emmené leurs enfants de moins de trois ans dans un lieu pareil.

19H, les joueurs sont toujours à l’approche et ça commence sérieusement à dégénérer au Trocadéro. Un jeune “supporter” (doit-on vraiment l’appeler comme ça ?) grimpe sur un échafaudage et arrive sur le toit de l’édifice pendant qu’une bonne partie de la foule scande “Il va sauter, il va sauter, il va il va il va sauter…”. D’autres l’imitent et envahissent la structure. Le speaker prend la parole et leur demande gentiment de redescendre, pour la sécurité des autres et le bon fonctionnement de l’évènement. Les rebelles se font de plus en plus nombreux. Ils ne font plus rire grand monde.

Les joueurs arrivent malgré tout, on à peine le temps de nous faire un petit coucou et de lever le trophée que les affrontements commencent. Nous sommes poussés vers la sortie. J’avance malgré moi, j’étouffe, on m’abîme mon sac, mes vêtements… Une fois la barrière franchie, l’urgence est de quitter le quartier.

Il va me falloir du temps pour être de nouveau fière de mes couleurs. Paris était loin d’être magique ce soir-là.

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Banlieusarde de souche, parisienne d'adoption, New-Yorkaise de cœur. S'épanche régulièrement sur La Bobine Sélective pour partager son amour du 7ème art. Aime la bière de toute sorte, le foot bourrin, les films d'horreur sanguinolents mais aussi le champagne avec des fraises, le vernis à ongles rose et les comédies romantiques pleines de clichés.

1 Comment

  1. Cela fait quelques année que j’essaye de faire comprendre à des amis que, non, le foot n’est pas un jeu de cons surfriqués, non, ce n’est pas un sport de blaireau et non, les supporters ne sont pas des dégénérés du bulbe…En une soirée, certains “collègues” ont tout foutu par terre…Quand arrivera-t-on enfin à débarrasser le PSG de ces indésirables. Pour le titre et/ou la victoire en Champion’s League, l’année prochaine, j’espère que la fête ne sera pas gachée ;)

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