Aujourd’hui on accueille Charles sur le blog pour nous parler de Gangster Squad. Il vous explique ici pourquoi en 2013, faire un film sur  des gangster avec Sean Penn n’est pas (toujours) une bonne idée.

Los Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et – s’il arrive à ses fins – de tous les paris à l’ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis… sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O’Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l’empire de Cohen

On ne sait pas trop ce que Ruben Fleischer (réal du réussi « Zombieland ») a voulu faire avec cette histoire de brigade incorruptible contre la mafia de Los Angeles. On a pourtant un bon casting qui décoiffe (enfin qui est censé) et un background qui pouvait assurer des paillètes, du strass et du glamour. A l’arrivée ? Une bonne bouillie bien décevante.

Donc, pour commencer, la mise en scène oscille entre le mauvais goût, le passable et le relativement grotesque, quelques idées de-ci de-là, souvent totalement anachroniques mais ce n’est pas forcement un mal quand c’est bien exploité ce qui n’est jamais le cas ici. Le numérique se montre souvent moche et très mal exploité, rendant la composition peu crédible, voire parfaitement surannée. Les ralenties sont foncièrement dispensables et très mal mis en scène désamorçant l’intensité dramatique de la scène, la rendant même comique. On dirait que le réal a voulu faire du sous « Zack Snyder » mais avec une bonne tranche de mauvais goût histoire qu’on se dise peut-être que c’était du second degré. Je ne parle pas des gunfights totalement plats qui n’amènent qu’un certain ennui, poursuites en bagnoles trop numériques et ce n’est pas quelques légers et audacieux mouvement de caméras qui rattraperont l’ensemble.

Gangster_Squad_1

Bon au niveau de l’histoire, on va pas faire compliqué puisque le réal (ou le scénariste ou le studio, cherchez le coupable) nous prend pour des demeurés je vais faire simple. Alors déjà on va utiliser tous les poncifs du genre : Grand méchant (mais du genre mégalo et vraiment méchant pas cool quoi) qui veut prendre la main sur la ville, flic (Brolin, incorruptible, bad ass, viril, pas trop rasé) qui souhaite endiguer le crime dans sa ville (et qui a toujours un traumatisme à cause de la guerre) et casser du brigand. Flic beau-gosse (Ryan Gosling) et une Vamp (Emma, je suis trop belle, Stone) genre je suis fatale mais j’ai un rôle de merde parce que bon c’est les année 50 quand même et faut pas trop déconner avec mon rôle de pot de fleurs etc …

Oui parce que là j’en parle que de trois mais tous les rôles sont clichés, enchainant les poncifs jusqu’à un certain effet comique (involontaire ou volontaire je ne sais pas) qui s’installe au fur et à mesure de la présentation des autres personnages secondaires. On y  retrouve pêle-mêle, un vieux brisquard, un flic d’origine mexicaine (sympa et simplet mais tellement gentil), un flic noir (surement pour le quota, un chef de la police incorruptible avec une voix très roque (je sais pas si c’était fait exprès ça ou si Nick Nolte était malade sur le tournage) et un geek (mais façon année 50) bon je vais pas continuer mais imaginer tout ce que vous pouvez trouver comme clichés et déjà vu, bah vous l’avez presque à coup sur.  Et oui il y a bien sur un méchant borgne (très méchant) qui ne parle jamais !

Gangster_Squad_2

Ah oui l’histoire ! On avait dit que Sean Penn (en free-style complet dans la caricature avec prothèse) est méchant et il contrôle la ville de Los Angeles (et en plus il sort avec Emma Stone, il cherche quoi) mais vont se dresser devant lui et ses sbires, de courageux flics qui veulent en découdre coute que coute. Ce qui va couter au spectateur du film c’est une longue traversée du désert croisée par quelques instants comiques (je sais toujours pas si c’est fait exprès) remplie de mauvais gouts mais qui l’espace d’un instant laisse entrevoir le potentiel d’un film qui aurait pu être réussi si seulement quelqu’un s’était posé quelques questions pertinentes sur… j’sais pas moi, le scénario, le jeu d’acteur de Sean Penn, les scènes de dialogues …

Non parce que ce film est rempli de perles dans le genre, je veux bien que le patriotisme soit plus exacerbé outre atlantique mais il y a des limites dans l’effet produit (contraire), bordel quand on voit un film comme « The Rock » on veut bien l’accepter parce que ça fait partie du folklore mais ici ça donne juste envie de rigoler très fort. Bon je ne parle même pas du côté vigilante movie qui peut donner de très bon résultat mais ici, la non-remise en question du personnage principal déjoue tout effet dramatique !

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Et je vous parle pas des dernières scènes ou des morts totalement sur-jouées, Marion Cotillard a de la concurrence (je ne vous dit que ça).

En conclusion, l’aspect Dick Tracy ne fonctionne pas, l’essai de moderniser un style avec une histoire plus clichée qu’un mauvais épisode de Rick Hunter n’arrange pas grand chose et en dehors d’un casting sympathique (et je dis ça, surtout, parce que je suis amoureux d’Emma Stone hein) ça ne casse pas trois pattes à un canard. En résumé, à conseiller si vous êtes fan de nanard qui ne s’assument pas …

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4 Comments

  1. je confirme et Gosling devrait arrêter de jouer le beau gosse iconique

  2. ouch! tout le casting me fait rêver mais la critique me calme… je vais peut-être attendre la sortie dvd ;)

  3. ouch! tout le casting me fait rêver mais la critique me calme… je vais peut-être attendre la sortie dvd ;)

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