Goodbye Morocco est un film de Nadir Moknèche, il sort en France le 13 février 2013.
Synopsis
Dounia, divorcée, vit avec un architecte serbe à Tanger. Une liaison scandaleuse aux yeux de la famille marocaine. Le couple dirige un chantier immobilier où le terrassement met à jour des tombes chrétiennes du IVème siècle, ornées de fresques. Dounia se lance alors dans un trafic lucratif, espérant gagner très vite de quoi quitter le Maroc avec son fils et son amant. Mais un des ouvriers du chantier disparaît…
Casting : Lubna Azabal, Rasha Bukvic, Faouzi Bensaïdi, Grégory Gadebois, Ralph Amoussou, Abbes Zahmani, Anne Coesens
Mon avis
Goodbye Morocco est le quatrième film de Nadir Moknèche, qui avait réalisé entre autres Viva Laldjérie. L’héroïne, Dounia, est campée par Lubna Azabal (Incendies). Dans un Maroc où la religion prend une place importante et où la femme en prend très peu, elle est à contre-courant. Forte, stricte et manipulatrice, sa liaison avec un Serbe est un pied de nez à la religion, le mariage d’une femme avec un non musulman n’étant pas reconnu au Maroc. Elle navigue dans un monde d’hommes, entourée par les ouvriers du chantier, les deux gardiens et Ali, son ami d’enfance, amoureux transi.
Ce film noir traite des interdits, des tabous de la société marocaine et de ses vices : Mariage inter-religieux, homosexualité, ouvriers sans-papiers, émigration clandestine, tourisme sexuel, corruption, différences sociales ainsi que des racines chrétiennes du nord du Maroc avant l’arrivée de l’Islam.
Loin du cliché du Maroc de Marrakech, le film nous plonge à Tanger, ses constructions en littoral autorisés grâce à la corruption, son port industriel, ses vieilles bâtisses et ses immeubles délabrés. C’est dans cette ville, porte pour l’Europe, que l’histoire va prendre un tour tragique que l’on découvre peu à peu.
La réalisation non linéaire permet au film, tout en nous dévoilant la suite, de nous amener à découvrir petit à petit ce qui s’est passé durant la nuit fatidique qui sera le tournant de l’histoire.
Le film possède une véritable atmosphère et des personnages fouillés ajoutant de la densité à l’action. Lubna Azabal est remarquable en mante religieuse capable de tout pour vivre avec son fils et la prestation de Faouzi Bensaïdi (Ali) en homme fou d’amour qui ne parvient pas à exprimer ses désirs est superbe.
Note : 7/10 Un bon film noir, très bien interprété, qui traite de nombreux sujets gênants sans jamais en faire trop.
1 Comment
Ce film a le mérite de faire parler de lui, ce n’est pas dérangeant mais il manque de couleur selon moi, trop noir peu être.