Après le trop sous-estimé Cheval de Guerre l’an dernier, Steven Spielberg est déjà de retour. Lui qui s’est souvent intéressé aux deux guerres mondiales, s’attaque cette fois-ci à un des plus grands mythes américain, Abraham Lincoln mais sans les vampires cette fois …

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Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Quand on a appris que Steven Spielberg s’intéressait au 16ème Président des Etats-Unis en vue d’en faire un biopic on trépignait d’impatience convaincu qu’on assisterait à une nouvelle et passionnante leçon d’histoire. Quand on aura ensuite vu Daniel Day Lewis grimé en Abraham Lincoln, on s’était dit qu’il faudrait surveiller ce film. La Bande-Annonce nous aura quelques mois plus tard définitivement convaincu qu’on devrait compter sur ce Lincoln parmi les sorties évenement de 2013.

La première bonne idée de Steven Spielberg est de ne pas raconter la vie entière d’Abraham Lincoln mais de se concentrer sur les derniers mois de la vie du premier président républicain du pays. Ainsi on ne se perd pas dans un trop plein d’informations sur la vie de l’homme mais on se focalise sur une situation à un instant précis. Nous sommes donc en pleine guerre de secession, Abraham Lincoln est un président controversé mais admiré, proche du peuple et de sa famille et surtout en avance sur ses contemporains. Pour lui, les hommes doivent être égaux et l’esclavage n’a aucun fondement. Lincoln raconte comment grâce à la volonté et l’acharnement d’un homme, l’esclavage a été remis en cause pour finalement être abolit le 06 décembre 1865.


En choisissant un sujet aussi fort, Steven Spielberg ne s’est pas trompé et réalise un film d’une très grande puissance émotionnelle. On se prend au jeu très vite et on espère à chaque instant que les conservateurs partisans de l’esclavage vont voir leur rang s’effondrer pendant que le clan Lincoln n’en finira plus de grossir. Avec Lincoln, Steven Spielberg ne dresse pas un portrait très rose de l’Amérique et montre comment la population noire a été perçue et traitée pendant de trop nombreuses années. Après Quentin Tarantino et son Django Unchained, il semblerait que l’Amérique règle ses comptes avec son passé …

Au delà de raconter l’histoire de la fin d’une ére et d’un renouveau, Steven Spielberg raconte l’histoire d’un homme et d’une famille unie après la mort d’un de leur enfant. L’homme c’est Abraham Lincoln incarné par un Daniel Day Lewis dont les superlatifs ne suffiraient pas à qualifier sa prestation hors norme. Aussi fascinant et inspirant qu’inquiétant, il interprète un Abraham Lincoln plus vrai que nature et plus vivant que jamais. L’Oscar semble promit à celui qui l’avait déjà empoché il y a quatre ans pour There Will be Blood. Si on apprécie la prestation de Sally Field et de Joseph Gordon Levitt dans la peau de l’épouse et du fils ainé respectivement, c’est du côté de Tommy Lee Jones que tout nos regards seront tournés. L’acteur de 66 ans, même s’il a pris un joli coup de vieux pour le rôle, prouve ici qu’il est encore capable d’exceller dans les seconds rôles. Il est le véritable atout de Lincoln tant son personnage de politicien hargneux est attachant.

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Au delà du contexte historique et de la fabuleuse leçon d’histoire que nous donne Steven Spielberg c’est toute une maitrise dans la mise en scène qui doit être acclamée. Lincoln est une pure merveille d’un point de vue esthétique. Les plans sont d’une beauté à couper le souffle et certaines scènes marqueront les ésprits à jamais tant visuellement elles sont impactantes. On doit une si belle photographie à Janusz Kaminski complice de Steven Spielberg depuis La Liste de Schindler qui donne au biopic des allures de classique intemporel et résolument moderne. Une vraie claque visuelle !

Evidemment, Lincoln contrairement aux précédents de Spielberg impliquera une très grande concentration tant le sujet traité est danse et compliqué et le fond moins divertissant qu’à son habitude. Si comme nous, l’histoire américaine n’est pas votre violon d’ingres, on ne peut que vous conseiller de réviser un peu histoire de pas vous demander pendant tout le fim qui est qui. Et si pour nous cet élément ne nous a pas empêché de prendre un immense plaisir on peut facilement comprendre ceux qui n’ont pas réussi à entrer dans l’histoire et à comprendre tous les rouages. Le rythme assez contemplatif du film n’aidant nullement en ce sens.

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Bien que plus académique qu’à son habitude, Steven Spielberg réalise avec Lincoln le biopic intemporel qu’on attendait. Encore une fois, le réalisateur américain réussit à transformer l’histoire mondiale en fresque géniale dont chaque plan est une merveille de cinéma. Et en voyant Lincoln, on peut que se dire qu’on aurait été meilleur à l’école si un certain Steven Spielberg nous avait enseigné l’histoire.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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