Après le très réussi l’Orphelinat, Juan Antonio Bayona change de registre et s’attaque au Tsunami qui a ravagé l’Asie du Sud Est en 2004 en racontant l’histoire d’une famille qui a survécu à l’impossible. Chronique d’une histoire vraie.

Si on redoutait un peu une adaptation cinématographique du drame spectaculaire qui a secoué l’Asie du Sud Est en 2004, on fut vitre rassuré par les premières images de The Impossible. Déjà, le réalisateur nous avait livré un premier film plein de promesses mais c’est surtout la Bande Annonce de The Impossible qui nous avait convaincu de la qualité de The Impossible. Nous étions en février et déjà The Impossible devenait un des films que nous attendions le plus en 2012. Les frissons étaient déjà là et on attendait de prendre cette vague de plein fouet. Bayona n’aura pas déçu.

The Impossible raconte comment une famille en vacances en Thailande a vu son destin transformé suite au déferlement terrible du tsunami en hiver 2004. Séparés suite au drame, Maria et Lucas vont lutter contre la mort alors que de leur côté Henry, Simon et Thomas ne relachent pas leurs efforts pour les retrouver.

Bayona n’aura pas épargné nos nerfs. Avion au bruit assourdissant, trous d’airs, freinage un peu violent, tout est réuni pour nous mettre directement dans l’ambiance.Ces vacances en Thaillande ne seront pas de tout repos ! Comme Spielberg dans son Jurassic Park, Bayonna nous emmène en avion (et nous fera repartir de la même manière) pour nous montrer que la fuite est impossible et insistait sur le côté insulaire du pays visité. Avec les Bennet, Bayona ne sait pas qu’il nous a mis nous aussi dans la soute !

S’il nous présente rapidement le charme des vacances hivernales au soleil, Bayona ira vite à l’essentiel. Et alors qu’on sait que la terrible vague doit déferler on se laisse prendre par le suspens.Lorsque celle-ci s’abat on reste sans voix. La violence des images ne s’explique pas vraiment. On est immobile, scotché, incapable de réagir complement anéanti devant ce triste spectacle. Pendant près de trente minutes la lutte pour la survie de Lucas et Maria maltraités par les eaux est aussi effrayante que fascinante. On sent que le réalisateur de films d’horreur n’est pas loin lorsqu’il nous montre les blessures, les morts et l’instinct de survie des victimes du drame.

Petit à petit The Impossible bascule dans un nouveau registre. Tout en gardant pour trame de fond la catastrophe et ses drames, le film se révèlera être un très beau mélo. Blessés et séparés les membres de la famille n’abandonneront jamais dans leur quête de retrouvailles. Alors que la catastrophe a fait les ravages qu’on connait et tuer des milliers de gens, l’espoir qui anime Henry d’un côté et Lucas de l’autre est une formidable ode à la vie.  Quand on voit le jeune fils passer de dispensaires en dispensaires à la recherche de disparus pour lui aussi réunir des familles survivantes, on est frappé par l’humanité qui ressort de The Impossible. Les frissons nous envahissent quand pour la première fois il réunit un père et son fils et les larmes commencent à pointer le bout de leur nez. De même quand Henry passe un coup de fil désespéré à la famille dans lequel il hurle sa douleur. La cohésion, l’esprit d’entraide et l’humanité qui se dégagent de The Impossible rendent un sublime hommage aux victimes de la catastrophe et à l’Homme tout simplement. On prend à nouveau confiance en l’humanité, à l’homme en tant qu’être résolument bon.

Sans jamais tomber dans le drame facile, The Impossible sera s’enraciner dans le genre sans jamais en faire trop. Il faut dire que l’enjeu était de taille quand on pense que le film de Bayona raconte l’histoire vraie d’une famille qui a vécu cet enfer … L’émotion transparait à chaque plan, à chaque mot prononcé et on ne peut qu’imaginer très facilement ce qu’a vécu cette famille espagnole qui revient de très loin.

The Impossible ne sera pas un film larmoyant fait pour faire pleurer mais une incroyable odyssée, un voyage en terre inconnue qui va transformer à jamais la famille Bennet. Evidemment on pleurera beaucoup, sentira les frissons nous glacer le sang et nous nous sentirons en apnée pendant deux heures tant le suspens est intenable (et pourtant on connait la fin hein) mais le résultat est bien là : Bayona a réussi un film intelligent sans clichés du mélo dans lequel il n’y aura ni méchants égoistes ni héros sans reproches sans “je t’aime” prononcé à chaque occasion. Alors oui ca surprend mais bon sang que ca fait du bien !

Impossible de parler de The Impossible sans parler de l’immense prestation de l’ensemble du casting. Naomi Watts qu’on avait un peu perdu de vue depuis le très mauvais Fair Game signe un retour absolument saisissant. Elle est touchante et une véritable force de la nature dans The Impossible et le couple qu’elle joue avec Ewan McGregor est des plus plausibles. L’acteur écossais est tout aussi épatant dans le film et ne fait que confirmer son statut d’immense acteur qui peut tout jouer, du maitre jedi au père de famille traumatisé mais déterminé. La véritable révélation c’est bien sur Tom Holland, lui qu’on avait découvert dans la comédie musicale Billy Elliot à Londres est en train de frapper un immense coup dans le cinéma britannique. Le jeune acteur est criant de vérité et aussi à l’aise dans les scènes catastrophes que dans la pure émotion. Sa simple présence à l’écran incapable de trop s’exprimer nous aura déclenché des sanglots. A suivre donc et de très très près.

Le ras de marée qu’est en train de déclencher Bayona chez les siens n’était donc pas un phénomène de mode et est grandement justifié. Dans sa capacité à mêler le film catastrophe au drame humain, Bayonna frappe un grand coup dans le cinéma mondial et pourrait bien devenir le nouveau Spielberg.

M.

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

2 Comments

  1. Complètement d’accord avec toi, à ceci prêt que même larmoyant non fait pour pleurer, on pleurera quand même plus que beaucoup. Je crois même qu’il bat le record du monde de pleurs perçus dans une salle de cinéma lors de la projection d’un film…A tel point que l’on peut ENTENDRE ces pleurs dans la salle ! #Amazing ;-)

  2. Complètement d’accord avec toi, à ceci prêt que même larmoyant non fait pour pleurer, on pleurera quand même plus que beaucoup. Je crois même qu’il bat le record du monde de pleurs perçus dans une salle de cinéma lors de la projection d’un film…A tel point que l’on peut ENTENDRE ces pleurs dans la salle ! #Amazing ;-)

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