Un peu plus de deux ans après le phénomène Tout ce qui brille, Géraldine Nakache et Hervé Mimran prennent les même (ou presque) et recommencent. Les grates ciels de Nous York ayant remplacé les HLM de Nanterre. Alors essai transformé ou coup dans l’eau ?

Michaël, Nabil et Sylvain, trois trentenaires de Nanterre, débarquent à New-York par surprise à l’occasion de l’anniversaire de Samia, leur amie d’enfance. C’est Gabrielle, elle aussi une amie de toujours qui a tout organisé. Les deux copines ont quitté leur cité depuis deux ans pour tenter leurs chances aux États-Unis. Samia est l’assistante personnelle d’une célèbre comédienne avec qui elle partage un sublime appartement. Gabrielle, quant à elle, travaille dans une maison de retraite où elle a lié une relation tendre avec Mme Hazan, une française placée ici par ses enfants.

Transposés à New-York, les liens étroits tissés depuis toujours prennent un relief particulier, au rythme des péripéties de leur séjour, du quotidien new-yorkais des deux amies et de la découverte de la ville culte…

Oh qu’on l’attendait ce film. Après la révélation Tout ce qui brille et l’évidence du duo Nakache-Bekhti à l’écran, on rêvait de voir la suite de leurs aventures. Cette fois ci, les grattes-ciels de la Big Apple ont remplacé les tours de Nanterre et Lila et Ely sont devenues Samia et Gabrielle. Si les prénoms ont changé, l’histoire reste sensiblement la même et aurait pu être la suite directe ( et en toute logique) à Tout ce qui brille. Et quand on découvre le film, on se dit que Géraldine Nakache et Hervé Mimran auraient du y penser également. Car pendant la première partie du film, ennuyeuse à mourir, les réalisateurs ne prennent nullement le temps de nous raconter l’histoire de ces nouveaux personnages ni de dresser un statut de départ à cette nouvelle aventure.

Sentiment d’autant plus bizarre lorsqu’on les découvre au fur et à mesure et que le parallélisme avec Tout ce qui brille saute aux yeux. Alors qu’on avait quitté Lila (Leïla Bekhti) qui faisait son entrée dans le monde de la mode à Paris, on la retrouve ici en “personal assistant” d’une actrice en vogue. Comme dans Tout ce qui brille elle est naïve et on comprend qu’elle n’a que sa mère et les amis qu’elle fréquente sont aussi superficiels et voyants que ceux rencontrés à Paris. Même caractère et même personnage également chez Ely (Géraldine Nakache). Son intérêt pour les autres s’est transformé en vocation, elle qui gardait un petit garçon à Paris s’occupe à NY des personnes âgés. Fidèle, raisonnable et douce, Gabrielle est la Ely qu’on connaissait. Les deux copines ont toujours autant de mal à s’entendre et à se comprendre même si elles se jurent une amitié éternelle. Les rôles secondaires masculins existaient tous dans le premier film (excepté Baptiste Lecaplain) et correspondent à peu de choses près à leur précédent passage sous l’oeil de Nakache-Mimran. Entre Tout ce qui brille et Nous York il n’y avait donc qu’un pas. Pourquoi alors avoir voulu tout remettre à plat et repartir à zéro ? Une suite était-elle trop difficile à assumer ? Peut-etre mais la proximité entre les personnages Tout ce qui Brille/Nous York, le casting et le scénario nous auront donné raison : Nous york est bien un Tout ce qui brille 2.

Si pendant la première moitié du film on essaye d’oublier Tout ce qui brille en tentant de comprendre l’histoire de ces nouveaux protagonistes, force est de constater qu’on s’ennuie à mourir. Des retrouvailles à peine émouvantes, à l’enchainement des galères pour trouver un toit, on ne sourira pas une seconde devant ce spectacle plutôt affligeant. Convaincu que Nous York en restera là, on assiste comme désolé à ce mini sabotage ni drôle ni émouvant et franchement insignifiant. On attend alors que la visite de la ville prenne fin pour passer à autre chose.

Et alors qu’on en attendait plus rien, Nous York va renaitre de ses cendres d’une manière aussi surprenante que magnifique. Et si jusqu’à la décision des garçons de rester plus longtemps dans la ville américaine nous n’avions rien ressenti à part de l’ennui, c’est un feu d’artifices d’émotions qui va alors se déclencher en nous. Passant du rire aux frissons en un claquement de doigts Nakache et Mimran n’en finiront plus de nous surprendre et de nous convaincre de la force du film. Nous York se révèlera finalement être une très belle réflexion sur le passage à l’age adulte, sur les responsabilités, sur l’amour et sur la famille. Sur les choix difficiles à prendre et sur la peur. La peur d’échouer, de grandir, de décevoir, de devenir quelqu’un. La peur d’aimer. Et c’est dans cette constante remise en question de ces 5 acolytes un peu pommés que Nous York gagnera en profondeur et en épaisseur. Un vrai coup de maître des réalisateurs qu’on attendait vraiment pas à ce niveau là.


Loin de la comédie pure et simple, Nous York réveillera les vieux démons apparents de Tout ce qui Brille. En allant toujours plus loin dans l’émotion sans peur de ne plus faire rire à tout prix, Nous York s’émancipera au fil des minutes pour en devenir plus fort et plus beau. Des histoires d’amour naissantes à l’insubmersible amitié liant les uns aux autres aux relations père fils, mère fille, rien ne sera traiter à moitié. Et quand les réalisateurs (et les acteurs) cessent de vouloir en faire des tones, le tout commence à fonctionner et la fraicheur de Tout ce qui brille apparait à nouveau. On se laisse alors complètement emporter par cette (belle) histoire de laquelle on ne sortira pas tout à fait indemne.

Rythmé par une bande son de tonnerre signé par les Fantastic Nobody (mention spéciale à Marthe Villalonga chantant Peter Pan de Diam’s en duo avec Géraldine Nakache) , Nous York se révèlera plus profond qu’aux premiers abords. Dommage d’avoir voulu en faire des tones dans la première partie. Dommage aussi de ne pas avoir enchainer avec Tout ce qui brille. La magie aurait pu opérer plus tôt.

M.

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

2 Comments

  1. Alors je suis absolument pas d’accord, première partie chiante, deuxième partie encore plus chiante. On attend toujours qu’il se passe quelque chose, les scènes s’enchainent sans vraiment de lien c’est complètement irréaliste en plus… 
    Bref à part la réal qui est plutôt pas mal (il ya de très beaux plans sur NY et les personnages on peut au moins leur accorder ça) c’est franchement loin d’être u n bon film. On sent bien qu’ils essayent, mais sans trop de conviction. Et la scène où Sienna Miller revient de tournage est juste… complètement hallucinante de nullité. 
    Bref tu l’auras compris je partage pas du tout ton avis et pourtant j’y suis allée en ne m’attendant pas à grand chose. Je me suis bien plus marré/changé les idées devant Un plan parfait, c’est pour dire.

  2. Alors je suis absolument pas d’accord, première partie chiante, deuxième partie encore plus chiante. On attend toujours qu’il se passe quelque chose, les scènes s’enchainent sans vraiment de lien c’est complètement irréaliste en plus… 
    Bref à part la réal qui est plutôt pas mal (il ya de très beaux plans sur NY et les personnages on peut au moins leur accorder ça) c’est franchement loin d’être u n bon film. On sent bien qu’ils essayent, mais sans trop de conviction. Et la scène où Sienna Miller revient de tournage est juste… complètement hallucinante de nullité. 
    Bref tu l’auras compris je partage pas du tout ton avis et pourtant j’y suis allée en ne m’attendant pas à grand chose. Je me suis bien plus marré/changé les idées devant Un plan parfait, c’est pour dire.

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