Annoncé comme un nouveau classique de SF, le troisième film de Rian Johnson (Une arnaque presque parfaite, Brick) avait avant sa sortie suscité autant de curiosité que d’attente. La pression était grande,  et si Rian Johnson s’était loupé ?

Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les “Loopers”) les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Dès qu’on avait vu la bande annonce on s’était dit qu’on avait sous les yeux quelque chose de rare. Devant nous un invers de SF d’une richesse inespérée se dessinait. L’histoire aussi folle que passionnante nous fascinait déjà et le choix de Joseph Gordon-Levitt en tête d’affiche nous avait définitivement convaincu. Ainsi, Looper devenait le film événement de cette fin d’année. D’autant plus lorsque les retours de Toronto louaient les louanges de Looper et transformaient ce film indé en véritable phénomène outre-atlantique. Et si un nouveau classique de SF s’était crée ?

Alors que d’autres films prennent le temps d’introduire leur univers, Looper ne perd pas une minute pour nous plonger dans le sien. On prend connaissance des loopers, de leur mission et de leur condition. On découvre un monde déshumanisé, pauvre et effrayant. La violence des images et la dureté du sujet nous sautent immédiatement aux yeux. Petit à petit Rian Johnson insère les éléments de Looper, fait avancer son histoire et continue d’exploiter toute l’étendu de son imagination. Et même s’il faut rester concentrer pour comprendre toute l’histoire, on est heureux du choix du réalisateur qui n’a pas décidé de tout balancer dans les quinze premières minutes. On peut alors prendre le temps de rentrer dans l’histoire et d’en comprendre tous les rouages.

Au delà d’un univers de SF complement hallucinant (les goutes drogues, l’argent devenu réglement des loopers, les armes, les portes flingues …) Looper surprendra par sa capacité à faire réfléchir et à traiter en même temps de mille sujets. Looper devient alors des plus intéressant et bien plus qu’un simple film de Science Fiction parfaitement réussi. On se concentre alors sur l’Homme, sur l’amour, sur le sens du sacrifice, sur l’amour maternel, sur les responsabilités, sur les choix humains, sur la valeur de l’argent …

Là où Looper nous aura complétement bluffé c’est dans sa capacité à garder secrete une bonne partie du film. Sans vous spoiler quoi que se soit on peut déjà vous dire que la Bande Annonce est quelque peu mensongère. Et si comme nous vous pensiez que Looper relatait le soulèvement de Joe vis à vis du système et de sa hierarchie, vous risquez d’être très surpris … Une idée incroyable qu’on avait pas vu voir venir du tout et qui servira de vrai fil conducteur au film. Du pur génie.


Côté casting là encore pas grand chose à jeter. Joseph Gordon Lewitt qu’on revait de voir enfin crever l’écran est parfaitement à sa place. Lui que l’on adore depuis 10 bonnes raisons de te larguer trouve ici son grand rôle, celui qui va accélérer son ascension et lui promette des rôles de plus en plus importants. Robin ne restera plus jamais dans l’ombre … A ses côtés Bruce Willis trouve ici un de ses plus grands rôles depuis bien longtemps. Emily Blunt en mère courage et Paul Dano en Looper un peu naif complèteront ce brillant casting.

Pourtant violent, Looper vient s’inscrire parmi les films qui fascinent et dont ne peut s’extraire facilement. Dôté d’un univers d’une richesse folle, Looper aura séduit par sa capacité à mélanger les genres et les sujets exploités. Un film qui marque et qui donne enfin à Joseph Gordon Lewitt le premier rôle qu’il méritait. Un classique en devenir.

M.

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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