Pour son premier film Lorene Scafaria décide de fusionner deux genres : la comédie romantique et le film apocalyptique. Avec un casting aussi alléchant que son synopsis, on attendait avec impatience cette fin du monde là !
Que feriez-vous si la fin du monde arrivait dans 3 semaines ?
C’est la question que toute l’humanité est obligée de se poser après la découverte d’un astéroïde se dirigeant tout droit vers notre planète. Certains continuent leur routine quotidienne, d’autres s’autorisent tous les excès, toutes les folies. Dodge est quant à lui nouvellement célibataire, sa femme ayant décidée que finalement, elle préférait encore affronter la fin du monde sans son mari. Il décide alors de partir à la recherche de son amour de jeunesse, qu’il n’a pas vu depuis 25 ans. Mais sa rencontre avec Penny risque de bouleverser tous ses plans.
Dans la série des petits bijoux du cinéma indé américains, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare aurait pu s’y faire une place de choix. Tout les ingrédients étaient réunis pour faire du film de Lorene Scafaria un digne successeur d’un Garden State ou d’un Juno. Malheureusement, et même si les intentions étaient présentes, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare passera à côté d’à peu près tout. Chronique d’un film maladroit.
Qu’est ce qu’on aurait aimé l’apprécier ce film … Pourtant dès le début on sent que la fin du monde a bien lieu. Si la réalisatrice ne perd pas de temps à entrer dans son sujet on se dit qu’une petite introduction en matière pour mieux cerner les personnages aurait été intelligente. Agaçante dès son apparition Keira Knightley que l’on aurait pensé parfaite pour jouer cette partition est complétement à côté de la plaque à force de ricaner et de minauder. Steve Carell est Steve Carell comme à son habitude et pour notre plus grand plaisir mais ne parviendra jamais à élever véritablement le film. Tout va tellement vite qu’aucune empathie envers ses personnages ne verra le jour.
Le gros problème de Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare est visible dès les premières minutes. Lorene Scafaria s’emmêle les pinceaux et part dans tous les sens. Au delà d’une gentille comédie romantique sur fond de comète qui se dirige sur la terre, la réalisatrice tente d’insérer des messages complétement idiots qui n’ont rien à faire là. A force de vouloir rendre son film sérieux et de se positionner sur le film existentialiste, Lorene Scafaria rend son film ridicule au possible. Voir des gens se jeter des fenêtres, commanditer son suicide, tout casser ou trouver dans la foi un dernier espoir, ne sont en rien intéressants, n’apportent à cette comédie romantique absolument rien et viennent plutôt la plomber. Tout est alors absolument grotesque. Des couples qui deviennent échangistes à ceux qui veulent tout tester avant la fin, on est comme consterné par ce spectacle. Un ramassis d’idées viennent s’entasser et nous font passer à côté de l’essentiel.
L’essentiel aurait du être la naissance d’un amour entre deux êtres complétement largués qui vivent ici leur dernières heures. Malheureusement là aussi c’est un beau gâchis. Peut-être du fait de la différence d’âge entre Steve Carell et Keira Knightley ou peut-être du fait de ces deux personnalités qui n’ont rien en commun, on ne croit pas une seconde à ce couple ! Entre une Keira Knightley en limite nympho ridicule qui déclare au bout de 30 mn “je veux que tu sois mon dernier” ou à Steve Carell qui balance un “Tu es l’amour de ma vie” insensé, on peine vraiment à trouver du charme à ce couple et à croire à la sincérité de leur amour. Tout va tellement vite qu’on voit difficilement les sentiments se développer et l’histoire d’amour naître. L‘imposture atteint son paroxysme dans cette scène finale qui nous donne le sentiment de voir un père rassurer sa fille et non de deux amants qui se disent adieu …
Alors bien sur Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare nous fera réfléchir sur cette idée de fin du monde et le fait de ne pas être seul au moment de mourir mais il n’ira pas plus loin. Vite vu vite oublié on reste quelque peu déçu par le résultat tant l’idée de départ était bonne. Peut-être que mêler les genres n’était finalement pas une si bonne idée …
M.