Sept ans après nous avoir présenté son Batman, Christopher Nolan vient clôturer sa passionnante trilogie. L’attente aura été longue, tous les espoirs étaient permis : Christopher Nolan a-t-il fait un sans fautes ?

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Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S’accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l’arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c’est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l’arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l’exil qu’il s’est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n’est peut-être plus de taille à affronter Bane…

Oh qu’on l’attendait ce final ! Quatre ans après avoir placé la barre très haut avec son Dark Knight, Christopher Nolan se devait de clôturer sa trilogie de la plus belle des manières. Attendu comme le messie, The Dark Knight Rises ne devait pas décevoir au risque à jamais d’entacher une trilogie déjà culte.

Nous sommes le 25 juillet 2012 il est 10H50 quand le film démarre. Là, la musique d’Hans Zimmer nous met directement dans le sujet. Les premiers frissons. Ce film sera grand ou ne sera rien. Après l’excitation la déception commence à pointer le bout de son nez. Bien que Nolan réussisse à entrer en matière rapidement et simplement (introduction de Catwoman rapide et intelligente) on commence à se demander où sont passés les 250 millions de budget. Pendant près d’une heure il ne se passera pas grand chose. Les gens parlent, Batman hésite à rempiler, Alfred le dissuade, l’entreprise Wayne va mal et Catwoman vole les riches. Tout ça pendant que tout le monde cherche à caser Bruce Wayne. Seriously Nolan rien de mieux ? Plate et molle cette introduction nous fera craindre le pire …

Petit à petit le puzzle commence pourtant à se dessiner. Christopher Nolan finira pas se ressaisir et ne lâchera plus une seconde les rênes de son film. Dès que Bane commence à faire imploser Gotham tout en expliquant à la population le sort qu’il lui resserve, The Dark Knight Rises entre dans une autre dimension. Le jeu peut alors commencer. Christopher Nolan nous signe alors un requiem magistral, un film épique qui vient clore en apothéose cette saga en tout point parfaite. La pression ne baissera jamais en intensité et nous resterons bouche bée devant ce fascinant spectacle d’une heure quarante.

Comme il l’avait fait avec The Dark Knight, Christopher Nolan ne pouvait pas se limiter à un pur film d’action. Encore une fois il ajoute à son final une très belle réflexion sur la nature humaine au travers du personnage de Bane. Cette fois-ci les otages ne sont plus sur un bateau mais prisonniers d’une ville qu’ils ne peuvent quitter. Livrés à eux même, sans loi pour les diriger ni contrat social, l’état de nature est alors de retour. Chacun pour soi et bien près à s’unir contre ceux qui les ont soumis, les habitants de Gotham vont sans autre motif transformer leur ville en un immense No Man’s Land. Faut-il s’unir pour empêcher cette guérilla ou se soumettre alors ? Toutes les idées scénaristes et l’imagination de Nolan sont alors géniales et on est autant fasciné qu’inquiet face à ce spectacle. De même The Dark Knight Rises (comme l’intégralité de la trilogie d’ailleurs) se révélera être aussi une jolie réflexion sur les croyances et sur la personne que nous inspirons à être.

Même si on adore les idées de génie de Nolan, on reste quand même un peu septique face à un scénario au final assez simple et lisse. Bizarrement on se doute de beaucoup de choses (pas tout fort heureusement) et certaines idées de l’auteur nous feront quelque peu sourire … Fort heureusement le spectacle et le sentiment de passer nos dernières minutes avec ce Batman là prendront le dessus !

Christopher Nolan fait donc ses adieux à Gotham et n’oublie pas de rendre hommage à tous ses héros et méchants. On retrouve alors avec plaisir l’épouvantail, on revoit les photos de Rachelle, des flash-back de Batman Begins, on se met à espérer qu’ Heath Ledger montre le bout de son nez et on se dit que quand même cette trilogie a quand même une sacrée classe et qu’on est pas prêt de l’oublier.

Si on avait des doutes sur le choix d’Anne Hathaway dans la peau de Catwoman, on est très vite rassuré et bien agréablement surpris. La brunette se relève tout autre femme et tout autre actrice dans ce Batman là ! Christian Bale est encore une fois gigantesque et confirme qu’il est le plus charismatique Batman que l’on aurait pu trouver. Quant à Tom Hardy, même si l’on aurait aimé voir son visage, il incarne un méchant puissant mais bien moins marquant que le Joker. Les failles du personnage, son côté au final assez humain nous font ressentir une certaine empathie chez lui qu’il nous était impossible d’imaginer pour un Joker ou un Pingouin à une autre époque …

Joseph Gordon-Levitt signera ici un très grand retour depuis Inception. L’acteur viendrait presque se frotter à l’aura d’un Christan Bale par son innocence, sa détermination et ses croyances. Un casting qui aurait été parfait sans la présence d’une Marion Cotillard qui est en plus d’être particulièrement agaçante dans le film prouve ici qu’elle est une très mauvaise actrice quand elle s’exporte. Une certaine scène qu’on ne vous narra pour ne rien vous spoiler est simplement risible et pourrait bien devenir culte tant Marion Cotillard y est ridicule !

Malgré de légers défauts, The Dark Knight Rises est un immense film. Un final en apothéose qui vient clôturer une trilogie qu’on estimait déjà beaucoup. Après le film, le manque se ressent déjà. On réalise qu’on ne verra plus un Batman de Nolan d’ici trois ans et on espère que si suite il y a, le successeur en sera digne. Merci Monsieur Nolan vous avez été grand, vous et votre Batman nous manqueront…

M.

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

2 Comments

  1. Globalement d’accord, même si c’est gentil de ne parler que de “légers défauts” : les nombreux raccourcis pris par le scénario sont difficilement pardonnables – en tout cas ils m’ont un peu gâché le plaisir de retrouver Batman.

    Mais oui, ça reste un superbe spectacle, et si Heath Ledger manque cruellement, j’avoue que je ne croyais pas Anne Hathaway capable de relever le défi haut la main. Surtout, un tel mélange de psychologie et d’action aussi intense se fait trop rare, surtout pendant trois films – donc oui : Nolan a vraiment été à la hauteur du héros qu’est Batman.

  2. Globalement d’accord, même si c’est gentil de ne parler que de “légers défauts” : les nombreux raccourcis pris par le scénario sont difficilement pardonnables – en tout cas ils m’ont un peu gâché le plaisir de retrouver Batman.

    Mais oui, ça reste un superbe spectacle, et si Heath Ledger manque cruellement, j’avoue que je ne croyais pas Anne Hathaway capable de relever le défi haut la main. Surtout, un tel mélange de psychologie et d’action aussi intense se fait trop rare, surtout pendant trois films – donc oui : Nolan a vraiment été à la hauteur du héros qu’est Batman.

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