Pour son grand retour, la Hamer choisit de porter sur grand écran le roman anglais de Susan Hill. Une histoire mystique aussi inquiétante que fascinante portée par un Daniel Radcliffe épatant qui montre qu’il y a une vie après Harry Potter.

Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…

James Watkins ne perd pas une seconde pour nous mettre dans l’ambiance. Un premier plan et un premier choc. Puis Daniel Radcliffe face à son miroir, une lame de rasoir dans la main. Dans ses yeux on sent qu’il a songé à mettre fin à ses jours. En bas son fils l’attend. Une seule scène et les bases sont posées. La Dame en noir ne sera pas seulement un film d’horreur, il sera surtout le combat d’un homme éteint depuis la mort de son épouse à la recherche d’un nouveau souffle.

Ce climat tendu sera présent du début à la fin du film. Et d’autant plus lorsqu’ Arthur Kipps pénètre dans le village sinistre de Crythin Gifford. Les habitants, les décors et les maisons viendront s’ajouter à cette ambiance lugubre. On sent que quelque chose cloche. On ignore encore quoi mais on sent que le danger peut surgir à tout moment. Puis on découvre la maison du marrais, reculée du monde accessible uniquement quand l’eau est basse. Une maison inaccessible qu’on ne peut quitter ni rejoindre quand bon vous semble. Une prison immense entourée d’un cimetière et d’une foret. Le genre d’endroit dans lequel personne n’aimerait s’ aventurer. L’intérieur est tout aussi inquiétant. Un fauteuil qui bascule seul, des portes qui claquent, des jouets qui s’animent, des pièces immenses et des couloirs sans fins… De quoi faire passer toutes les autres maisons hantés pour des gentilles farces. Chacun des recoins de cette maison donne froid dans le dos et la moindre ombre, le moindre grincement vous fera craindre le pire. Ce climat oppressant montera crescendo au fur et à mesure que l’histoire avance et que le jeune clair, imperturbable, dénoue les fils. Et cela dans un calme et une froideur à vous glacer le sang !

Ici, pas de gore, pas non plus d’horreur à proprement parler, mais un mystère et une ambiance digne d’un grand thriller à classer quelque part entre Les Autres et L’Orphelinat.

Le grand atout de La Dame en noir réside dans sa mise en scène absolument sublime. Chaque plan est d’une beauté sans nom qui vient renforcer un climat oppressant et une dimension dramatique omniprésente. Chacun des personnages rencontrés souffre, Arthur Kipps d’abord mais aussi les habitants du village et chacun à sa manière. Tous impuissants face à la malédiction qui semble frapper Crythin Gifford. Un contexte dramatique qui vient donner beaucoup de profondeur à La Dame en noir et qui en fait au final beaucoup plus qu’un simple film d’horreur.

Pour incarner Arthur Kipps, James Watkins a l’excellente idée de faire appel à Daniel Radcliffe. A 22 ans, l’ex héros de Poudlard surprend par sa maturité et sa capacité à jouer cet homme aussi mélancolique que vulnérable et doté d’un calme tragique absolument sidérant. L’examen post-Harry Potter est réussi haut la main et on oublie dans La Dame en noir qu’il a incarné pendant près de dix ans le plus célèbre sorcier de l’histoire. Un acteur est né !

Distribué par la Metropolitan Filmexport, La Dame en Noir bénéficie pour sa sortie en DVD le 14 juillet, de nombreux bonus des plus intéressants. Un reportage sur les coulisses du tournage est présent mais c’est surtout le travail et la métamorphose de Daniel Radcliffe qui nous fascineront le plus au travers d’une interview et d’un focus sur son personnage d’Arthur Kipps.

Impossible de mettre réellement des mots sur La Dame en noir. Impossible d’expliquer par écrit les émotions ressenties et la tension qui ne vous quittera pas pendant l’heure trente que dure le film. Une expérience à vivre absolument même pour les non-amateurs du genre.

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M.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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