L’enchanteur Anderson débarque directement en ouverture du 65ème festival de Cannes pour notre plus grand plaisir ! Après le très émouvant A bord du Darjeling Limited, le réalisateur américain revient avec un conte une nouvelle fois très poétique et très nostalgique.

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s’approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté.

Ha Wes … Que dire de cet homme à part qu’il est un génie ? Un génie capable en un claquement de doigt de vous transporter dans son univers et de vous livrer à chaque essai un film profondément personnel, plein de tendresse et de poésie tout en vous délivrant des messages forts. Un génie magicien qui ne sait jamais trompé de recette et qui n’a jusqu’alors jamais déçu. Alors le voir sur les marches du palais en compagnie de son complice de toujours Bill Murray en ouverture du plus grand festival de cinéma au monde représente un peu la consécration de son talent et le respect de ses paires. Wes Anderson bienvenue dans la cour des grands !

Moonrise Kingdom s’inscrit très vite dans la lignée de ses films précédents. Dès les premiers plans la patte Anderson se fait sentir. La caméra tourne, virevolte dans un enchainement de travelings pour nous présenter la famille Bishop. Les décors très sixties sont présents à chaque coin dans cette maison qui n’a ni queue ni tête et on est littéralement scotché devant la démonstration du réalisateur . Wes Anderson ne decevra pas cette fois ci c’est certain !

Pour la première fois dans sa filmographie, Wes Anderson décide de commencer par la fin en nous exposant dès le début du film la fugue des adolescents. Grâce à des flashbacks extrêmement bien intégrés, il remonte le temps pour nous raconter le début de la romance et les raisons de cette fugue. Jamais lourd, la légèreté du réalisateur est des plus appréciable et donne au film un rythme de croisière très plaisant.

Tout y est dans Moonrise Kingdom : l’humour bien caractéristique de Wes Anderson, le ton léger sur des sujets profonds (la difficulté de grandir, l’abandon, le désir de reconnaissance, les premiers amours …) et  une histoire très très bien ficelée. Wes Anderson accompagné de Roman Coppola (frère et fils de …) font des prouesses du côté du scénario. Pourtant assez simple l’histoire prend de la consistance au fur et à mesure de la virée en amoureux pour finalement nous envouter et nous passionner complétement.


L’autre immense réussite du film réside dans une mise en scène absolument impeccable où le magicien Anderson réalise un de ses plus beaux films sur le plan technique et du côté d’une photo magnifique !. Les plans sont larges comme pour laisser les choses arriver naturellement et laisser au spectateur la chance de découvrir les choses par lui même. Une mise en scène très inspirée qui pourrait, soyons fou, valoir à Wes Anderson un prix de la mise en scène. Et pourquoi pas après tout ?

Wes Anderson n’est pas qu’un simple metteur en scène il est aussi un excellent directeur d’acteurs. Le casting est juste parfait autant côté adultes que côté enfants. Bill Murray, Edward Norton mais aussi Bruce Willis sont absolument divins et apportent chacun à leur manière beaucoup d’humour et de consistance au film. Mais la vraie révélation nous vient des deux jeunes acteurs Jared Gilman et Kara Hayward qui crèvent juste l’écran tant par leur charisme que par leur talent. La beauté solaire de Kara Hayward s’ajoute à la maturité et à la prestance d’Un Jared Gilman très inspiré en petit scout héroïque et intrépide.

Impossible d’évoquer Moonrise Kingdom sans parler de sa B.O juste tonitruante. Alexandre Desplat fait une nouvelle fois des merveilles et envoie sur une autre planète Moonrise Kingdom ! En plus d’un thème absolument captivant et enchanteur, il alterne modernité et période sixties, classique et rock avec beaucoup d’aisance. On vous conseillera de rester après le générique de fin histoire d’assister à une décomposition musicale par Jared Gilman qui analyse un morceau. Juste génial !

Moonrise Kingdom est une petite parenthèse enchantée, une fenêtre sur un monde parallèle où les enfants ont tout compris à la vie et les adultes sont toujours largués. Un monde où quand on fugue, on emmène avec soi un tourne disque et des bouquins et où l’amour est plus une grande aventure qu’un but ultime. Wes Anderson tu es mon héros !

M.

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

4 Comments

  1. On ne peut plus d’accord surtout avec la dernière phrase de cette critique !

  2. On ne peut plus d’accord surtout avec la dernière phrase de cette critique !

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