Après l’immense succès de la pièce, Le Prénom s’attaque au cinéma. Sans être le navet qu’on attendait, le Prénom tombe très vite dans la surenchère et en devient ridicule. Du théâtre filmé qui n’a alors pas grand intérêt.

Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance.
En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos.

Autant vous dire qu’on avait pas l’intention d’aller voir ce qui se cachait derrière ce Prénom. Il nous aura fallu un long week-end prolongé, une petite salle dans le Gard et des amis bien motivés pour nous trainer voir ce film ! Et même si les critiques semblaient globalement convaincues, on s’était fait à l’idée de ne jamais connaitre le prénom créateur de temps de problèmes tant la peur d’un théâtre mal filmé nous guettait. Pour sur, cette aprioris nous aura conditionné à ne pas apprécier le film…

Pas très inspiré, le Prénom commence par une présentation de ses personnages sans aucune originalité. Bienvenue donc à Boboland où les adultes sont profs à la Sorbonne ou musicien dans l’orchestre de Radio France et les enfants dévoreurs de livres et plus évolués que la moyenne. Une sœur professeur engagée et passionnée et un frère agent immobilier ne jurant que par son 4X4 son costume cravate. Deux personnalités différentes qui vont le temps d’une soirée confronter leurs convictions et comparer leur mode de vie. Un monde de bobos donc qui voit son lot de clichés poussé à son paroxysme. Et ce n’est que le début !

Première gros problème : le rythme. Si au théâtre, les répliques fusent et le rythme soutenu prend tout son sens, il en est loin d’être le cas ici. Très vite, le rythme fatigue et l’enchainement des dialogues est des plus agaçant. Pas le temps de prendre la mesure de la situation que la réponse arrive déjà. Un rythme trop rapide accentué par un jeu d’acteur absolument désastreux où chacun se contente de réciter son texte et de balancer à l’autre sa réplique. Bonne nouvelle, Patrick et les autres connaissent leur texte par cœur, on leur mettra un 10/10 !

Si le scénario d’origine est intéressant et le thème central très original, force est de constater que le Prénom tombe très vite dans la facilité et ne creuse jamais les sujets qu’il aborde. La faute surtout à une surenchère présente du début à la fin du film. A peine le prénom dévoilé qu’on enchaine avec d’autres révélations, d’autres drames et d’autres surprises. Enfin des surprises pas vraiment surprenante tant on se doute d’absolument tout !

Alors bien sur on appréciera les disputes familiales, les méchancetés prononcées ici et là qui nous font nous rappeler combien chaque famille a son lot de secrets et de problèmes mais on s’ennuie sacrément devant cette représentation  qui tourne très vite au ridicule faute de juxtaposition de situations improbables.

Là ou Roman Polanski avait réussi admirablement à retranscrire l’esprit du théâtre au cinéma avec son Carnage, Alexandre de La Patellière et  Matthieu Delaporte échouent en voulant en faire des tonnes et en ne prenant aucun risque dans une mise en scène bateau.

Pas loin du naufrage, Le Prénom s’embourbe faute de personnages clichés et de situations improbables. Une pièce de boulevard qui passe mal le cap de l’adaptation au cinéma. A voir uniquement pour connaitre le prénom qui fait tant polémique …

M.

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