Quatorze ans après la déferlante Titanic, James Cameron remonte sur le pont pour nous proposer son chef d’œuvre en 3D cette fois. Un film monumental, inoubliable qui avait marqué toute une génération, qu’on est juste très heureux de ré-découvrir à l’âge adulte. Chronique d’un chef d’œuvre jamais égalé.

En janvier 1998 j’avais 10 ans. Je n’ai aucun souvenir de ma vie cinéphile avant Titanic. Je me souviens par contre de ces dimanches matin où, en famille, nous nous rendions dans notre cinéma niçois faire la queue pendant des heures espérant avoir enfin la chance de découvrir le film dont on entend tant parler. Chaque dimanche le résultat est le même : nous rentrons à la maison, déçus que la séance soit encore complète. Je me souviens de ces annonces redoutables “Mesdames et Messieurs pour la séance de Titanic de 11h, il ne reste que les deux premiers rangs” et me souviens avoir reconnu Michael Bencini, un copain d’école, mieux placé dans la file d’attente. Je me souviens d’être allé le saluer et d’avoir ainsi gagné une quinzaine de places précieuse me permettant enfin de rentrer dans la salle ! Nous n’avions pas du faire attention à l’annonce du monsieur car nous ne trouvons alors refuge qu’au tout premier rang…Tant pis : Titanic me voici !

Je me souviens de n’avoir pas pleuré mais d’avoir trouvé le film gigantesque. Je me souviens surtout du déclic et de la naissance d’une nouvelle passion : Léonardo DiCaprio. Ma sœur et moi sommes amoureuse et vouons à l’acteur un véritable culte. Je me souviens de l’argent de poche dépensé en Star Club, One et autre Fan 2 où nous découpions tout article ou photos de notre nouvelle idole que nous collions minutieusement dans un cahier dédié. Je me souviens de notre papier peint recouvert de dizaines de posters du beau Léo.  Je me souviens aussi des reportages que nous passions en boucle (Un particulièrement dans lequel Léo parlait de ses origines italiennes en faisant flotter ses chaussures neuves à la surface de sa piscine… ) et de la collection VHS enregistrées des autres films de DiCaprio. Je me souviens de la crise de nerf de ma sœur quand mon père avait enregistré ses guignols sur Mort ou Vif ou de l’édition VHS de Titanic comprenant photos ET négatifs exclusifs du film… Bref je me souviens…

Avec le temps la passion s’est affaiblie (heureusement me direz-vous) et Titanic est devenu un joli mais lointain souvenir. Pourtant, jamais je me souviens de l’avoir considéré parmi mes films fétiches. Peut-être la faute à un effet de mode qui consistait à se moquer du film ou peut-être tout simplement la faute à d’autres films qui ont été découverts depuis. Depuis les années 2000, j’avais alors laissé Titanic derrière moi me rappelant d’un très beau moment passé au cinéma. Mais sans plus. Alors quand on me donne la possibilité de découvrir avec la maturité nécessaire cet immense film, je saute sur l’occasion et m’attends à prendre une énorme claque. Et en anglais s’il vous plait !

Lunettes 3D sur le nez, il ne me faut pas plus d’une minute pour replonger. Voir ce titre en lettres capitales sur grand écran, entendre ce thème inoubliable et découvrir à nouveau les images de l’épave me donnent mes premiers frissons. Le miracle aura lieu. Je le sais. Je le sens.

3h20 plus tard, je me frotte les yeux incapable de prononcer le moindre mot. La gorge serrée, le cœur lourd, je me demande déjà comment je vais continuer normalement cette journée après ce que je viens de vivre. Il m’aura fallu un peu plus de maturité pour considérer Titanic à sa juste valeur et prendre vraiment conscience de ce qu’il représente. Quinze après, le film n’a pas pris une ride et est, comme un bon vin, encore meilleur vieilli. Que dire de Titanic alors ? A part qu’il est en tout point parfait et qu’il serait impossible de faire à James Cameron le moindre reproche! Le scénario, la mise en scène, la rythmique, les dialogues et les décors sont absolument divins. James Cameron nous raconte avec une précision incroyable les derniers jours du plus beau paquebot au monde. Ils mêlent les histoires, les destins et les portraits de la plus belle des manières. Titanic est sans aucun doute la plus grande fresque romanesque jamais comptée. Une fresque rendue possible grâce à un casting en tout point parfait. La beauté juvénile de Léonardo DiCaprio est sans appel et le charme fou de Kate Winslet brule les yeux. Deux acteurs qui, côté à côte crèvent l’écran et s’assurent à ce moment là une carrière d’exception. D’ailleurs, il m’en faudra pas plus pour retomber amoureuse de Léo et espérer vivre une histoire aussi belle.  Et tant pis si cela doit se terminer mal !

En plus d’être un drame romantique parfaitement mené, James Cameron réussi le pari fou d’en faire un film d’aventure absolument passionnant. Même si l’on connait l’histoire, le film, ses péripéties et son dénouement, on se laisse emporter comme au premier jour. Chaque scène semble nouvelle et cette impression nous laisse espérer une fin plus heureuse… De plus les scènes d’action sont un pur régal et donnent à Titanic une rythmique endiablée. Si bien qu’au final les 3h20 tant redoutées passent parfaitement bien. Parfait on vous dit !

Presque quinze après, on pouvait s’attendre à trouver le film un peu démodé et surpassé par les technologies actuelles. Sachez qu’il n’en est absolument rien ! Les effets spéciaux, la motion capture et surtout le paquebot n’ont jamais fait si vrais et si réels. Les 200 millions de dollars d’investissement font toujours encore leur petit effet. En plus, on repense aux interviews lues à l’époque, aux piscines remplies de figurants, au plan incliné permettant de réaliser le naufrage final du Titanic et aux maquettes impressionnantes et le résultat est encore plus incroyable.

Alors bien sur, on sourit lorsqu’on voit Jack Dawson monter sur la proue déclarer qu’il est “The King of The World” ou lorsque Rose lance son inoubliable “I’mFlying” et on se retient de ne pas murmurer “Every night in my dreams, I see you, I feel you” dès que le thème principal retenti, mais quel pied énorme ! Et quelle émotion. Quatorze ans après, l’impression de découvrir Titanic pour la première fois est bien présente. Il y a tout dans ce film et même beaucoup de choses qu’on avait à peine remarqué à 10 ans comme un humour délicieux et une intelligence folle. Avec du suspens, de l’amour, de l’espoir et de l’action, Titanic a tout d’un chef d’œuvre inégalé et inégalable.

Pour les cent ans du naufrage du Titanic, James Cameron ressort son film en 3D. Celle-ci, même si elle donne une très belle perspective (notamment dans les scènes de dialogue entre Jack et Rose filmées à contre-champs) et de magnifique décors, on a encore du mal à se persuader de l’utilité de la technologie 3D… Mais face à cette histoire titanesque, elle n’est au final qu’accessoire et ne nous fera pas aimer plus ou moins le film.

Quatorze ans après, le miracle a encore une fois eu lieu. Et est encore meilleur si comme moi, vous étiez tout jeune en 1998. Il aura fallu murir (un peu) pour se rendre totalement compte de l’immensité de Titanic qu’il faut absolument revoir au cinéma. 3D ou pas le film méritait sa ressortie. Alors n’attendez pas pour aller re-faire un tour sur le pont du plus beau paquebot jamais construit passer quelques heures au côté des amoureux les plus sexys et les plus charismatiques de la seconde moitié du XXème siècle. Un TRÈS grand moment !

M.

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